Une escalade des tensions

La France a annoncé la suspension de sa coopération antiterroriste avec le Mali et a sommé deux diplomates maliens de quitter son territoire avant samedi.
Cette décision fait suite à l’arrestation, le 15 août à Bamako, d’un agent diplomatique français accusé par la junte d’agir pour le renseignement français.

Réponse de Bamako

En réaction, les autorités maliennes ont déclaré persona non grata cinq membres de l’ambassade de France à Bamako, qui avaient déjà quitté le pays dimanche dernier.
La junte, dirigée par Assimi Goïta, accuse des « États étrangers » d’avoir soutenu une tentative de déstabilisation menée par des éléments marginaux des forces de sécurité.

La position française

Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé des « accusations sans fondement » et exigé la libération immédiate de son ressortissant.
Selon une source diplomatique française, Bamako a violé le droit international en arrêtant un agent dûment accrédité.
La France prévient que d’autres mesures pourraient suivre si l’intéressé n’est pas libéré rapidement.

Un contexte sécuritaire explosif

Depuis 2012, le Mali fait face à une grave crise sécuritaire, marquée par la présence de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi que de violences communautaires.
Après deux coups d’État (2020 et 2021), la junte s’est rapprochée de la Russie et des mercenaires de l’Africa Corps, accusés de graves exactions contre des civils.

Jusqu’ici, malgré des relations diplomatiques tendues, une coopération entre services de renseignement français et maliens subsistait. Avec cette rupture, un nouveau pas est franchi dans la détérioration des relations entre Paris et Bamako.

Les liens historiques entre la France et le Mali

  • Colonisation et indépendance : Ancienne colonie française intégrée à l’Afrique-Occidentale française (AOF), le Mali a obtenu son indépendance le 22 septembre 1960.
  • Relations économiques et culturelles : La France a longtemps été le premier partenaire économique, commercial et culturel du Mali. La langue française y reste officielle et l’enseignement supérieur malien reste fortement lié aux universités françaises.
  • Coopération militaire : Dès 2013, Paris a déployé l’opération Serval, puis Barkhane, pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel. Ces interventions avaient permis de stopper la progression des groupes armés vers Bamako.
  • Tensions récentes : Depuis 2021, la junte malienne a progressivement rompu avec Paris pour se tourner vers Moscou, accusant la France d’ingérence et de double jeu. La fin de l’opération Barkhane en 2022 a marqué un tournant dans les relations bilatérales.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *