Face à la flambée des prix et à la baisse du pouvoir d’achat, de plus en plus de familles sénégalaises sont en difficulté pour honorer leurs obligations locatives, au risque de perdre leur logement.
La crise économique qui frappe le pays ne se lit plus seulement dans les marchés ou à la pompe à essence. Elle se vit désormais derrière les portes des foyers, là où des milliers de ménages se demandent chaque fin de mois comment trouver de quoi payer leur loyer. Entre la hausse généralisée du coût de la vie et la stagnation des revenus, le poids du logement devient insupportable pour de nombreuses familles.
Dans les quartiers populaires comme dans les zones urbaines en expansion, les loyers n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, parfois de manière brutale. À Dakar, certaines hausses atteignent 20 à 30 % sur deux ans, alors que les salaires, eux, restent figés. Les bailleurs invoquent la hausse des matériaux de construction et des charges, mais pour les locataires, l’équation est simple : avec un revenu qui s’épuise face aux factures d’électricité, à l’alimentation et aux frais de scolarité, payer le loyer devient un casse-tête.
Les conséquences sociales se multiplient. Des familles sont contraintes de quitter leur logement pour s’installer dans des zones périphériques, souvent mal desservies et éloignées des lieux de travail ou d’école. D’autres s’entassent chez des proches, provoquant une promiscuité difficile à vivre. Dans les cas les plus extrêmes, certains se retrouvent à la rue ou dans des abris précaires.
Les associations de défense des locataires alertent sur le risque d’une crise du logement à grande échelle si des mesures urgentes ne sont pas prises. Elles plaident pour un contrôle des loyers, des aides au logement ciblées pour les ménages vulnérables, et un plan ambitieux de construction de logements sociaux.
En attendant, beaucoup vivent au jour le jour, redoutant le moment où le propriétaire viendra frapper à la porte. Car dans cette crise, perdre son toit, c’est perdre plus qu’un lieu de vie : c’est perdre un sentiment de stabilité, déjà fragilisé par l’incertitude économique.