Une situation alarmante

L’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) traverse une grave crise financière. Un audit de 2021-2024 révèle une explosion des effectifs et une masse salariale écrasante. La gestion jugée irresponsable inquiète les acteurs du secteur. Entre tensions sociales et restructuration, l’avenir de cette infrastructure reste incertain.

Une masse salariale excessive

L’audit, commandé par Cheikh Bamba Dieye, met en lumière une hiérarchie pléthorique. L’AIBD compte 304 corps de métier et 103 chefs de bureaux. En trois ans, les effectifs ont augmenté de 101 %. La masse salariale atteint 824 millions de FCFA par mois. Cette hausse met l’entreprise en difficulté financière.

Le directeur général, Cheikh Bamba Dieye, alerte sur la situation. « AIBD SA est sous perfusion de l’État », déclare-t-il. Pour redresser la situation, il juge un plan social inévitable.

Un plan de restructuration en discussion

Face à l’urgence, la direction a organisé un conclave de trois jours avec les syndicats. L’objectif est de trouver une solution rapide. Cheikh Bamba Dieye promet une restructuration transparente et rigoureuse. Il s’engage à travailler avec les partenaires sociaux et le président de la République.

Cheikh Wade, président de l’intersyndicale, soutient ce plan. « Nous défendrons les travailleurs tout en sauvant l’entreprise », assure-t-il. L’objectif est d’aligner l’AIBD sur les ambitions du Sénégal 2050.

Opposition du collectif des employés

Un collectif de 514 agents rejette les licenciements annoncés pour mars 2025. Ils contestent les chiffres avancés par la direction. Selon eux, l’aéroport emploie 875 salariés et non 938. Ils dénoncent une gestion incohérente et des recrutements injustifiés.

Le collectif pointe également une dette de 70 milliards de FCFA que l’État doit à l’AIBD. Pour eux, les licenciements n’ont pas de justification économique. Ils réclament des élections syndicales avant toute négociation.

Des pratiques managériales contestées

Les employés critiquent une gestion opaque. Ils dénoncent des recrutements sans validation officielle et des infractions au Code du Travail. « On fait payer aux travailleurs les erreurs des dirigeants », affirment-ils. Pendant ce temps, l’État continue de soutenir l’AIBD, censée être autonome.

Un avenir incertain

L’AIBD se trouve à un tournant décisif. La direction mise sur la rigueur et le dialogue, mais les tensions sociales persistent. Cette crise est le résultat d’années de décisions discutables. Reste à voir si les mesures prises permettront un redressement ou aggraveront la situation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *