Dans un contexte de guerre prolongée à Gaza, l’armée israélienne fait face à une crise de personnel sans précédent. Selon une enquête du quotidien Haaretz, des réservistes souffrant de troubles mentaux ou de stress post-traumatique (TSPT) sont rappelés sous les drapeaux pour combler les vides, alors même que les suicides dans les rangs militaires explosent.
Des soldats psychologiquement fragilisés mobilisés de nouveau
Le journal israélien Haaretz a révélé que les autorités militaires ont entamé le recrutement de réservistes atteints de troubles mentaux, y compris certains précédemment exemptés pour raisons psychologiques. Cette décision, jugée controversée et alarmante, intervient alors que l’armée fait face à un manque criant de personnel, en pleine escalade militaire à Gaza.
« La sécurité de l’État passe avant tout. Nous faisons avec les moyens du bord », aurait confié un commandant de réserve à Haaretz, mettant en lumière l’ampleur des tensions internes au sein des forces armées.
Une vague de suicides dans l’armée
La situation est d’autant plus préoccupante que le nombre de suicides dans l’armée israélienne a atteint 35 depuis le début du conflit, dont 28 enregistrés avant la fin de l’année 2024. L’armée a refusé de divulguer les chiffres pour 2025, alimentant les suspicions de manque de transparence sur la crise morale que traversent ses troupes.
Selon le ministère israélien de la Défense, 78 000 anciens soldats reçoivent actuellement un suivi médical, dont 26 000 souffrent de troubles psychiques et 11 000 sont officiellement diagnostiqués comme atteints de TSPT.
Un impact psychologique massif du conflit
Pour le conflit en cours, plus de 17 000 soldats blessés sont pris en charge dans les structures militaires, parmi lesquels près de 9 000 présentent des troubles psychologiques. Ces chiffres reflètent l’ampleur de l’usure mentale provoquée par la guerre, tant sur les anciens combattants que sur les nouvelles recrues.
Une crise humanitaire aggravée à Gaza
Parallèlement, la situation humanitaire à Gaza ne cesse de se détériorer. Le blocus imposé depuis 18 ans a poussé 1,5 million de personnes à fuir leur foyer, dans un territoire qui compte 2,4 millions d’habitants. La famine s’aggrave de jour en jour, exacerbée par la fermeture des points de passage, bloquant l’acheminement de l’aide humanitaire.
Une impasse politique sous haute tension
Sous la direction du Premier ministre Benyamin Netanyahu, visé par un mandat d’arrêt international, les autorités israéliennes poursuivent les opérations militaires sans signe d’ouverture vers un cessez-le-feu. Appuyée par le soutien diplomatique et militaire des États-Unis, cette campagne a été qualifiée de génocidaire par plusieurs observateurs et ONG internationales.
D’après Haaretz, les bombardements israéliens auraient causé près de 174 000 victimes palestiniennes, majoritairement des femmes et des enfants, depuis le début de la guerre.
Une armée à bout de souffle, une région en ruine
Entre crise du moral dans les rangs de l’armée, recrutement de soldats mentalement fragiles et catastrophe humanitaire en Palestine, la situation au Proche-Orient semble avoir atteint un point de rupture. Et pourtant, aucune initiative diplomatique majeure ne semble émerger pour stopper cette spirale meurtrière.
Ce rapport, relayé par Anadolu sur la base des données de Haaretz, jette une lumière crue sur les dérives actuelles du conflit, où la guerre semble désormais frapper autant ceux qui la subissent que ceux qui la mènent.

