Une demande croissante pour les domestiques maliennes

À Dakar, les familles recrutent de plus en plus de femmes de ménage maliennes. Elles concurrencent les employées sénégalaises, jugées plus exigeantes.

Des employeurs en quête de flexibilité

Fatimata Sow, cadre à Ouakam, explique avoir renvoyé ses anciennes employées sénégalaises. Elle déplore leurs absences répétées et leurs salaires élevés, jusqu’à 100 000 FCFA. Depuis qu’elle emploie Kadidiatou, une Malienne, elle se dit satisfaite : disponibilité totale, salaire réduit, tâches multiples.

Rosali Diallo, professeure à Mermoz, partage ce constat. Selon elle, les Sénégalaises refusent de cumuler les travaux ménagers. Elles exigent des congés et quittent parfois brusquement leur emploi. « Depuis, j’emploie deux Maliennes, fiables et présentes », confie-t-elle.

Des salaires plus bas et une polyvalence appréciée

Les Maliennes acceptent de travailler pour 50 000 à 75 000 FCFA par mois. Les Sénégalaises, via les agences, réclament 100 000 à 150 000 FCFA selon les tâches. Cette différence attire les employeurs.

Kadidiatou Traoré, 26 ans, témoigne : « Je gagne 50 000 FCFA, j’aide ma famille au Mali. Je travaille tous les jours sauf le dimanche après-midi. »

Une concurrence qui alimente les tensions

Les domestiques sénégalaises dénoncent cette précarisation. Awa Faye affirme : « On nous demande de tout faire pour 50 000 FCFA, c’est inhumain. Nous avons des familles et des droits. Les agences garantissent un salaire juste et des tâches définies. »

Entre exploitation et revendications

Les Maliennes, souvent sans contrat, cumulent des heures non payées. Elles n’ont ni couverture sociale ni recours légal. Les Sénégalaises, mieux informées, passent par les agences pour protéger leurs droits.

Un système à réformer

Cette évolution révèle les failles de l’emploi domestique au Sénégal. La précarité des travailleuses étrangères contraste avec les revendications des Sénégalaises. Une réforme s’impose pour garantir des conditions équitables à toutes, quelle que soit leur origine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *