Une disposition qui divise
Le projet de loi sur la déclaration de patrimoine sera examiné à l’Assemblée nationale le 18 août.
Adopté en Conseil des ministres, il suscite déjà de vives critiques.
En cause : l’exemption du président de la République de déclarer son patrimoine en fin de mandat.
Une mesure jugée incohérente
Pour Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire libéral, cette mesure est « incohérente ».
Il estime qu’elle traduit une « mal gouvernance ».
« Cela ne sert à rien d’exiger une déclaration à l’entrée si on l’ignore à la sortie », affirme-t-il.
Le précédent Macky Sall
L’ex-président Macky Sall, entré en fonction en 2012, n’avait pas déclaré son patrimoine.
La loi sur la déclaration avait été adoptée seulement en 2014.
Résultat : il a gouverné douze ans sans y être soumis.
Un appel à amender la loi
Doudou Wade exhorte les députés à rétablir l’obligation pour le chef de l’État.
« Le président figure en premier dans la liste des assujettis », rappelle-t-il.
Il souligne que le chef de l’État doit être un exemple.
Sinon, « demain, n’importe quel ministre pourrait s’y soustraire ».
La transparence comme principe
Le Sénégal a signé plusieurs engagements internationaux sur la transparence.
Il a adopté en 2009 le code UEMOA sur la transparence financière.
En 2013, il a voté des lois sur la bonne gouvernance.
L’article 107 de la Constitution impose une déclaration au début du mandat.
L’exemption en fin de mandat serait, selon Wade, « une régression ».
Des attentes envers Bassirou Diomaye Faye
Doudou Wade cite le slogan du Pastef : « Jubb, Jubbel, Jubbanti ».
Il invite le président Faye à rester fidèle à ses promesses.
Les Sénégalais attendent qu’il soit exemplaire dans le contrôle de l’action publique.