Certains économistes s’interrogent : comment la dette du Sénégal a atteint 120 % du PIB ?
Ousmane Sonko a récemment rendu publique cette donnée préoccupante.
Jeune Afrique tente d’apporter des explications dans un document consacré à la dette cachée.

Des pratiques hors normes sous Macky Sall

Pendant le règne de Macky Sall, le Sénégal a adopté ses propres règles financières.
L’État a parfois contourné les pratiques habituelles des marchés pour emprunter plus facilement.
Pour rassurer les banques locales, il apportait sa garantie souveraine aux banques privées.
Ce mécanisme pouvait exposer le pays à un risque budgétaire en cas de défaut.

Fragilisation du contrôle budgétaire

Auparavant, seul le ministre des Finances pouvait débloquer l’argent public.
L’ouverture des comptes d’État nécessitait l’attribution du directeur du Trésor.
Ces procédures ont été progressivement contournées.
Les autorités ont accepté des financements sans respecter les budgets.
Elles ont parfois antidaté des contrats ou modifié des lignes comptables.
Sans règles strictes, il devient facile de manipuler le budget officiel.

Divergence entre dette déclarée et réalité

La dette extérieure déclarée a commencé à diverger de la réalité dès 2018.
Cette divergence s’est accélérée en 2022 puis en 2023, selon Finance for Development Lab.
En 2023, le Sénégal a déclaré 17 milliards de dollars de dette à la Banque mondiale.
Le montant réel était de 22,5 milliards, soit un écart de 5,5 milliards.
La dette cachée totale du pays atteindrait 13,3 milliards de dollars.

Objectifs et motivations

Ces pratiques visaient à préserver l’image financière de l’État.
Elles permettaient d’accéder aux marchés internationaux à des taux avantageux.
Elles facilitaient également l’obtention de prêts concessionnels auprès des bailleurs de fonds.
Jeune Afrique note que l’administration de Macky Sall a volontairement caché la dette réelle.
Toutefois, elle était consciente de la situation et a pris certaines décisions.

Facteurs aggravants

Selon des sources proches de Macky Sall, la dette a gonflé à cause d’un emballement.
Cet emballement a concerné les investissements vers la fin du second mandat.
À cette époque, le président envisageait encore de se représenter.

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