Alors que le Sénégal espérait le feu vert du FMI pour relancer son programme de financement, le Conseil d’administration du Fonds a repoussé sa décision. En cause : des critères techniques non remplis et une dette cachée estimée à plus de 6 600 milliards FCFA, qui pèse lourdement sur la crédibilité financière du pays.


Le Sénégal devra encore patienter avant de pouvoir accéder de nouveau aux ressources du Fonds monétaire international. Selon une information rapportée par l’agence Reuters, le Conseil d’administration du FMI, réuni ce vendredi à Washington, n’a pas procédé au vote tant attendu concernant une dérogation liée à la gestion de la dette sénégalaise. Cette étape était pourtant cruciale pour débloquer la poursuite d’un programme de prêts suspendu depuis plusieurs mois.

En toile de fond, la découverte de dettes non déclarées, estimées à plus de 11 milliards de dollars — soit environ 6 600 milliards de francs CFA —, continue de jeter une ombre sur la transparence budgétaire du pays. Cette situation avait entraîné la suspension d’un programme de financement de 1,8 milliard de dollars (près de 1 080 milliards FCFA) que le Sénégal espérait relancer pour faire face à une pression budgétaire croissante.

Les autorités sénégalaises doivent encore remplir certains critères techniques exigés par le Fonds, notamment en matière de transparence, de gouvernance et de régularisation des engagements financiers non comptabilisés. L’absence de commentaires officiels de la part du FMI comme du ministère sénégalais des Finances n’a fait qu’amplifier l’incertitude autour du calendrier et des conditions d’un éventuel déblocage.

Pourtant, selon deux sources proches du dossier citées par Reuters, les négociations sont toujours en cours et des avancées sont enregistrées. Un accord pourrait être trouvé d’ici la fin de l’année, si les engagements pris par le gouvernement sénégalais sont respectés.

En attendant, cette incertitude pèse lourdement sur la stratégie budgétaire du Sénégal. Le pays, confronté à des besoins de financement croissants pour honorer ses engagements sociaux, soutenir les subventions, relancer les investissements et stabiliser sa monnaie, voit son espace budgétaire se réduire dangereusement.

Le report de la décision du FMI intervient à un moment où les partenaires techniques et financiers du Sénégal attendent des signaux forts de rigueur et de réformes. Pour nombre d’observateurs, la priorité du gouvernement devrait être de rétablir la confiance, tant au niveau national qu’international, en mettant en œuvre une gestion rigoureuse et transparente de la dette publique.

Dans ce contexte, le retour de la discipline budgétaire apparaît non seulement comme un impératif technique, mais aussi comme un gage de crédibilité pour les partenaires du pays. Le compte à rebours est désormais lancé pour convaincre le FMI avant la fin de l’année.

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