Les nouvelles autorités sénégalaises, dans le cadre de leur politique Sénégal 2050, visent à financer davantage l’économie par les ressources internes, en limitant le recours au marché des capitaux. Cependant, l’objectif semble difficile à atteindre. En 2024, sous la direction de Diomaye et Sonko, le Sénégal a accumulé plus de 1000 milliards de francs CFA de dettes en trois trimestres. Le dernier emprunt, annoncé le 30 octobre, s’élève à 300 millions de dollars (181 milliards CFA), nécessaire suite à la suspension d’un financement prévu par le FMI, en réponse aux révélations de maquillages comptables de l’ancien régime.
En juin, le Sénégal avait émis des euro-obligations pour 450 milliards CFA, une initiative qui avait surpris et interpellé le FMI, provoquant le report d’un décaissement de 320 milliards. Au cours des mois suivants, le Sénégal a également levé 150 milliards de francs CFA sur le marché de l’Uemoa en trois émissions distinctes. Bassirou Diomaye Faye a de plus reçu une allocation de 324 milliards CFA du FMI en avril.
Au total, le gouvernement a contracté environ 1100 milliards CFA en financements externes en sept mois. Le ministère des Finances indique toutefois que la dernière émission d’octobre serait la dernière pour 2024. Avec la suspension du programme du FMI, le gouvernement pourrait être limité au marché de l’Uemoa, qui dispose de fonds restreints.