Dieynaba Ndiaye, condamnée à trois mois de prison pour avoir menacé de diffuser des vidéos intimes de son mari, vit un cauchemar. Après son arrestation et sa condamnation à une amende de quatre millions de francs CFA, ses proches ont révélé à Seneweb les violences qu’elle a subies dans son mariage.
Les violences conjugales restent un fléau au Sénégal, mais cette fois-ci, c’est la victime qui se retrouve derrière les barreaux, un fait qui indigne de nombreux Sénégalais.
Ndèye Magatte Mbaye, membre de l’Association des femmes juristes du Sénégal, a pris la défense de Dieynaba. Elle explique : « J’ai été interpellée sur le post d’une influenceuse, Marie Faye, qui m’a parlé du cas de Dieynaba et m’a transmis la plainte déposée au parquet de Matam. » Selon la plainte, Dieynaba a décrit comment la violence a marqué son mariage dès le début. « Entre le 15 et le 19 avril, les violences ont culminé au point qu’elle a dû fuir le domicile conjugal et se réfugier dans un hôtel. Son mari l’a retrouvée, l’a emmenée de force dans une forêt pour la violenter avant de la ramener à Dakar dans un état grave », raconte Mme Mbaye.
Mme Mbaye souligne que ce cas n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de femmes victimes de violences conjugales. « Il est inadmissible qu’un homme puisse violenter une femme et rester libre dans un État de droit comme le Sénégal. Dieynaba était sa septième femme », déclare-t-elle, ajoutant que plusieurs ex-épouses de Mbacké ont aussi témoigné de violences similaires.
Abedi Ndiaye, frère de Dieynaba, revient sur les débuts de l’affaire. « Dieynaba a découvert l’infidélité de son mari fin février en vérifiant son téléphone. Après l’avoir confronté, il l’a violemment frappée. Plus tard, il l’a même fait transporter de force à Dakar, en prétendant qu’elle était malade mentale », raconte-t-il.
La situation s’est détériorée après que Dieynaba a menacé de divulguer des vidéos de son mari. Après avoir été battue et menacée, elle s’est retrouvée sous mandat de dépôt, alors que son mari reste en liberté. « Après tout ce qu’elle a enduré, c’est elle qui doit purger trois mois de prison et payer une amende de quatre millions à son bourreau ? », s’indigne Abedi.
Ce cas soulève des interrogations sur la protection des femmes contre les violences conjugales au Sénégal et appelle à une justice plus équitable.