Deux opposants guinéens, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, ont disparu après leur arrestation par la junte militaire au pouvoir. L’ONU exprime une « extrême préoccupation » face à cette situation, dénonçant des actes de torture et des traitements inhumains, et appelle à leur libération immédiate et sans condition.


Vendredi, le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU a lancé un cri d’alarme concernant la disparition de deux figures de l’opposition en Guinée, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah. Arrêtés par la junte militaire, ces deux militants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) sont portés disparus, et les inquiétudes quant à leur sort grandissent.

Selon le communiqué de l’ONU, les deux hommes n’ont été retrouvés dans aucun centre de détention officiel, une situation qui viole les droits humains internationaux et soulève la crainte de détention arbitraire et de disparition forcée. Des informations inquiétantes font état de tortures et de traitements inhumains qu’ils auraient subis.

Le Haut-Commissariat appelle les autorités guinéennes à libérer immédiatement et sans condition Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, à moins qu’ils ne soient formellement inculpés selon les procédures judiciaires appropriées, garantissant ainsi leur droit à une défense juridique adéquate. En outre, une enquête rapide et indépendante est exigée pour éclaircir les circonstances de leur arrestation, de leur détention et des accusations de torture.

Les avocats des deux opposants ont sollicité jeudi une intervention urgente de la Cour pénale internationale (CPI). Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè, et Bah, sont des leaders influents du FNDC, un mouvement citoyen qui milite pour le retour au pouvoir civil en Guinée. Leur arrestation, qualifiée de « kidnapping » par le FNDC, aurait eu lieu le 9 juillet.

Le FNDC rapporte que Sylla et Bah ont été appréhendés au domicile de Sylla par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, avant d’être emmenés à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie puis transférés sur l’île de Kassa, au large de Conakry, où ils seraient détenus au secret.

Cette arrestation est la dernière en date d’une série de répressions contre les figures de l’opposition depuis que le colonel Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir par un coup d’État en septembre 2021, avant d’être investi président et promu général. La communauté internationale, et particulièrement l’ONU, continue de suivre de près la situation en Guinée, exhortant à un retour rapide à un régime civil respectueux des droits humains.

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