Ibrahima Seck, 14 ans, a été mortellement poignardé le 9 juin à Manchester. Ce jeune sénégalais vivait sous menace depuis des semaines. Sa mère, Aïcha Ba, raconte un drame annoncé et demande justice. Le principal suspect, Donteh, a été arrêté.
Un dimanche tragique dans le quartier de Moston
Le drame survient le lendemain de la Tabaski, à Manchester. Dimanche matin, la mère d’un adolescent nigérian, Freedom, vient récupérer son fils chez Aïcha Ba. Il avait passé la nuit chez eux, à leur insu.
La police arrive peu après. La famille comprend alors que Freedom s’était réfugié chez eux pour fuir une bande violente du quartier Moston.
Une attaque soudaine à quelques mètres du domicile
Vers 16 heures, Ibrahima et ses frères accompagnent un ami, Clinton, à l’arrêt de bus. Soudain, un groupe de jeunes les attaque. Donteh, connu du quartier, en tête. Un des membres lui tend un couteau. La scène tourne à la panique.
Ibrahima tente de fuir. Asthmatique, il cherche refuge dans un hôtel proche, le Fairway Inn. Il trébuche. Donteh, à vélo, le rattrape et le poignarde en pleine poitrine avant de s’enfuir.
Les derniers mots d’un adolescent
Gravement blessé, Ibrahima parvient à tituber jusqu’à une maison voisine.
« Il suppliait : Je ne veux pas mourir », témoigne sa mère. Il perd connaissance.
Les secours l’évacuent par hélicoptère à la Royal Infirmary de Manchester. Il y succombe à ses blessures.
Une famille brisée : « J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête »
Le père d’Ibrahima découvre la scène après avoir vu les gyrophares. Un autre fils prévient Aïcha Ba :
« Maman, ils ont poignardé Ibrahima ! »
Elle s’effondre. La douleur est indescriptible.
La famille exige justice. L’ambassade du Sénégal promet le rapatriement du corps. Donteh, sa sœur et leur mère sont en garde à vue.
Une rivalité adolescente dégénère en violence
Selon la mère, Ibrahima avait eu un conflit avec une adolescente, Precious, également d’origine nigériane.
« Elle exigeait qu’il s’excuse à genoux. Il a refusé. Elle est revenue avec une bande l’attaquer dans un bus. »
La tension est montée. La police est intervenue plusieurs fois. Des caméras ont même été installées devant le domicile familial.
Des menaces signalées, mais aucune protection
Les parents avaient alerté les autorités à plusieurs reprises.
« On vivait dans la peur. On a demandé à être relogés », confie Aïcha Ba. Tout était prêt, mais un document manquait du côté de la police. Le déménagement n’a jamais eu lieu.
Aujourd’hui, il est trop tard.
