Dans cet entretien, il explore les conséquences de ces révélations, l’importance du soutien du FMI, l’impact des agences de notation et les ajustements nécessaires pour concrétiser la Vision Sénégal 2050. Le déficit budgétaire, initialement estimé à environ 6 % du PIB, atteint en réalité 12 %. De même, l’encours de la dette publique, annoncé à 75 % du PIB, est désormais évalué à près de 100 % du PIB, plaçant le Sénégal dans une zone de vulnérabilité critique. Dès l’annonce de ces écarts, et avant même la publication officielle du rapport, plusieurs agences de notation ont abaissé la note souveraine du Sénégal, reflétant une anticipation négative des marchés face à une perte de crédibilité de la politique budgétaire nationale.

Cela se traduit par un renchérissement du coût de financement de l’État et une réduction de l’espace budgétaire pour des politiques publiques efficaces.

Quelles politiques publiques risquent d’être les plus affectées par cette réduction de l’espace budgétaire ?

Le nouveau gouvernement hérite d’un environnement budgétaire gravement déséquilibré, qu’il faudra corriger pour éviter une crise de la dette et préserver les capacités d’investissement de l’État.



– une gouvernance financière renforcée, fondée sur la transparence, la redevabilité et la publication régulière de données fiables sur les finances de l’État. Au Sénégal, il faudra probablement trois à cinq ans d’efforts soutenus pour atteindre la norme de déficit de 3 % fixée par la CEDEAO. Une consolidation budgétaire accélérée est techniquement possible, mais elle comporte des risques sociaux et politiques majeurs. Le FMI a suspendu son programme avec le Sénégal en attendant la validation des résultats de l’audit.

Le FMI souhaite d’abord une vision claire et fiable de la situation budgétaire avant de s’engager avec le nouveau gouvernement.

Les prêts du FMI coûtent donc moins cher et permettent à l’État de respirer sans s’enfoncer davantage dans l’endettement.

Quels sont les risques si le Sénégal ne parvient pas à renouer rapidement avec le FMI ?

Avec un déficit réel de 12 % du PIB et une dette proche de 100 % du PIB, la trajectoire actuelle n’est pas soutenable.

« Retrouver la stabilité budgétaire doit se faire avec les citoyens, et non contre eux »

Ces réformes seront douloureuses, car elles toucheront des habitudes, des privilèges et des attentes sociales. Le gouvernement doit en faire un projet collectif, en expliquant les enjeux, les alternatives et les bénéfices à moyen terme.

Cela suppose aussi de renforcer les solidarités nationales

En somme, retrouver la stabilité budgétaire doit se faire avec les citoyens, et non contre eux, pour poser les bases d’une croissance plus robuste, équitable et endogène. Moody’s a récemment dégradé la note souveraine du Sénégal suite aux résultats de l’audit. La dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s, suite aux révélations de la Cour des comptes sur les écarts budgétaires et la dette publique, est un signal très négatif pour les marchés financiers internationaux.

Le projet Sénégal 2050 vise une croissance inclusive et durable. La Vision Sénégal 2050 ambitionne une transformation structurelle de l’économie par des investissements publics massifs et une mobilisation accrue des financements extérieurs. L’État, disposant de marges financières très limitées, ne peut plus être le principal moteur de l’investissement.

En résumé, la réussite de la Vision Sénégal 2050 dépendra moins de la capacité de l’État à financer des projets que de sa capacité à attirer, encadrer et dynamiser les investissements privés.

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