Inculpé et placé sous mandat de dépôt par le Pool judiciaire financier (Pjf), «Amir Abo», président de Stam Global Business, fait face à trois plaintes pour escroquerie et blanchiment de capitaux. L’accusation indique qu’il s’est présenté comme un proche du Premier ministre Ousmane Sonko auprès d’une commerçante, M. D. Tall, à l’origine de la première plainte.
Tall aurait reçu un chèque du Trésor d’un montant de 557 millions de francs CFA. Après dépôt, elle découvre qu’il s’agit d’un faux. Inquiète, surtout après l’arrestation de transitaires pour des faits similaires, elle se tourne vers Abo Guèye, qui lui recommande «Amir Abo». Ce dernier la rassure, évoquant «ses relations» avec le Premier ministre, et demande 100 millions pour «gérer» le dossier. Tall accepte, mais perd ensuite tout contact avec lui.
Après son interrogatoire par la Division des investigations criminelles (DIC), «Amir Abo» accepte de rembourser les 100 millions à la commerçante. Pierre Goudiaby Atépa dépose ensuite une seconde plainte, après l’avoir rencontré par l’entremise de Makhtar Diop, patron du label Subatel Music. Selon Atépa, «Amir Abo» lui a demandé des plans pour un Palais destiné au Prince héritier Mohammed ben Salmane, et pour une maison à Touba.
L’affaire prend de l’ampleur lorsque Moussa Ndiobo Mballo du groupe Gélongal dépose une troisième plainte. Il affirme qu’«Amir Abo» se présentait comme conseiller spécial du Prince héritier, et confirmait cela dans un film. Makhtar Diop, interrogé comme témoin, reconnaît avoir présenté «Amir Abo» à Atépa et mentionne que l’accusé lui a montré des documents prouvant son lien avec le Prince héritier.
L’accusé nie les faits, mais plusieurs documents et un film saisis lors d’une perquisition l’accablent. Pour compliquer sa situation, Ousmane Sonko annonce sa volonté de se constituer partie civile, par l’intermédiaire de son avocat, Me Bamba Cissé. Ce dernier affirme que Sonko n’a aucun lien avec «Amir Abo», précisant que leur rencontre fut fortuite il y a trois ans, et qu’ils ne se sont pas revus depuis.