Un ouvrier agricole est mort après avoir été gravement blessé lors d’un raid de la police de l’immigration dans des fermes de cannabis au nord de Los Angeles. La tension ne retombe pas.

La famille de Jaime Alanis, ouvrier agricole d’origine mexicaine, a annoncé le samedi 12 juillet son décès, survenu à la suite d’un raid de la police de l’immigration mené deux jours plus tôt dans le comté de Ventura, en Californie. Ce raid, inscrit dans le cadre de la politique migratoire de Donald Trump, a dégénéré en affrontements violents.

D’après ses proches, Jaime Alanis, décrit comme « un agriculteur innocent et travailleur », a tenté de fuir les agents en grimpant sur le toit d’une serre. Malheureusement, il a chuté d’environ neuf mètres et a succombé à des blessures jugées « catastrophiques ». Sa famille a relayé l’information sur une page GoFundMe destinée à soutenir ses proches restés au Mexique.

Des versions qui s’opposent

En réponse à l’indignation suscitée par ce drame, le ministère de la Sécurité intérieure a nié toute responsabilité directe. Sa porte-parole, Tricia McLaughlin, a précisé que les agents n’avaient pas poursuivi l’homme et qu’il avait agi de lui-même. Elle a ajouté que les forces de l’ordre avaient immédiatement appelé une ambulance après l’incident.

Par ailleurs, lors de cette vaste opération menée dans les villes de Carpinteria et Camarillo, les autorités ont arrêté 200 personnes en situation irrégulière. Elles ont également sauvé, selon le ministère, dix enfants menacés par des réseaux d’exploitation, de travail forcé ou de traite humaine.

Une intervention musclée qui suscite la polémique

En outre, la descente a mobilisé un imposant dispositif de sécurité, provoquant la colère de nombreux résidents et militants. D’après le ministère, plus de 500 manifestants ont tenté d’entraver l’opération. Par conséquent, les autorités ont inculpé quatre personnes pour avoir agressé ou résisté aux agents.

Les médias locaux ont diffusé des images troublantes : on y voit des agents en tenue anti-émeute disperser les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène, tandis que certains protestataires lançaient des projectiles sur les véhicules de police.

Face à ces violences, Donald Trump a réagi fermement sur sa plateforme Truth Social. Il a ordonné aux forces fédérales de « stopper et arrêter par tous les moyens nécessaires » toute personne qui les agresserait physiquement.

Des pratiques d’embauche dans le viseur

Les forces de l’ordre ont ciblé les fermes de la société Glass House Brands. Celle-ci affirme, dans un communiqué, qu’elle n’a « jamais sciemment violé les lois en matière d’embauche » et qu’elle n’emploie pas de mineurs.

Sur le terrain, Aaron Fuentes, un superviseur de la société, a décrit une scène marquée par la brutalité : « J’ai vu des dizaines de fourgons de la police. Ils ont contrôlé les papiers des ouvriers, puis les ont embarqués un par un. J’ai aussi été témoin de violences et de mauvais traitements. »

Un climat déjà tendu

Enfin, ce drame survient dans un contexte de tensions grandissantes, un mois après des manifestations à Los Angeles contre la politique migratoire de Donald Trump. Certaines de ces mobilisations avaient déjà dégénéré en affrontements.

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