Alors que la situation géopolitique se dégrade rapidement, Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 13 juillet, un renforcement majeur du budget de la Défense. D’ici 2027, les dépenses militaires françaises atteindront plus de 60 milliards d’euros, doublant ainsi par rapport à 2017.
Un effort budgétaire exceptionnel pour renforcer l’armée
À la veille de la fête nationale, dans un discours solennel, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ajouterait 3,5 milliards d’euros au budget de la Défense en 2026, puis 3 milliards supplémentaires en 2027. Ainsi, la trajectoire définie par la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 s’enrichit significativement.
Grâce à ces hausses successives, le budget de la Défense, qui s’élevait à 30 milliards d’euros en 2017, franchira la barre des 60 milliards dans deux ans. Selon le président, cette évolution s’impose face aux « bascules du monde » qui, selon lui, « interviennent plus vite que prévu ». Par conséquent, il a annoncé qu’il présenterait une actualisation de la LPM à l’automne afin de prendre en compte ces nouveaux enjeux.
Une stratégie budgétaire définie dans un climat politique tendu
À seulement deux jours du discours de François Bayrou sur le budget – qui prévoit déjà 40 milliards d’économies – Emmanuel Macron a fixé ses priorités et clarifié sa méthode. Il a précisé que cet effort de réarmement ne passerait pas par l’endettement, mais par une relance de l’activité économique et de la production nationale.
Autrement dit, le président veut financer la Défense par la croissance plutôt que par les emprunts. Il s’est également adressé directement aux parlementaires, les appelant à voter le budget 2026 sans retard. En effet, il a averti que « les censures de fin d’année ont une conséquence simple : elles décalent le budget des armées », réduisant ainsi leur efficacité opérationnelle.
Une armée appelée à “se durcir et prendre de la masse”
Face à l’urgence stratégique, Emmanuel Macron a estimé que l’armée française devait impérativement combler ses carences : en munitions, en drones, en défense sol-air, en capacités spatiales et en effectifs de réserve.
Il a donc insisté sur un double impératif : renforcer à la fois la puissance et le volume des forces armées, dans des délais très courts. De plus, il a insisté sur le caractère collectif de cet effort en affirmant : « Les militaires se trouvent en première ligne, mais tous les Français doivent contribuer à cet effort, avant tout sur le plan budgétaire. »
Un appel à l’unité face à des menaces sans précédent
Emmanuel Macron a terminé son discours en lançant un avertissement solennel : « Jamais la liberté n’a été autant menacée depuis 1945 », a-t-il déclaré avec gravité. Il a clairement pointé du doigt la Russie, accusée de ramener l’Europe à une logique d’annexion et de domination par la force, à travers sa guerre contre l’Ukraine.
Il affirme que les fondements de l’ordre international construit après la Seconde Guerre mondiale se sont affaiblis et que le monde glisse désormais vers un système dominé par « la loi du plus fort ». C’est pourquoi il conclut sans ambiguïté : « Pour être craint, il faut être puissant. »
C’est pourquoi, pour terminer, il a appelé à une mobilisation totale de l’appareil d’État. Il a rappelé que la Défense nationale exige un engagement interministériel, chacun devant être, selon ses mots, « à son poste de combat ».Le gouvernement publiera ce lundi une nouvelle Revue nationale stratégique afin de définir précisément les axes et les priorités de cette mobilisation.