Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a prononcé des déclarations fortes lors d’un sommet inédit réunissant les leaders du Niger, du Burkina Faso et du Mali à Niamey. Il a affirmé que les peuples de ces pays avaient « irrévocablement tourné le dos à la Cedeao » (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Ce sommet marque la réunion des trois pays au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation qu’ils ont formée après avoir quitté la Cedeao en janvier de cette année. Le général Tiani a appelé à faire de l’AES une « alternative à tout regroupement régional factice », en construisant une communauté souveraine des peuples, loin de l’influence des puissances étrangères, particulièrement critiquant l’instrumentalisation présumée de la Cedeao par la France, l’ancienne puissance coloniale.

Les relations entre l’AES et la Cedeao se sont considérablement détériorées après le coup d’État de juillet 2023 qui a porté le général Tiani au pouvoir au Niger. La Cedeao avait réagi en imposant des sanctions économiques lourdes et en menaçant d’intervention militaire pour rétablir le président déchu, Mohamed Bazoum. Ces sanctions ont été levées en février, mais les tensions persistent entre les deux groupes.

Le général Tiani a également souligné que l’AES était le seul regroupement sous-régional efficace dans la lutte contre le terrorisme, critiquant la Cedeao pour son « déficit d’implication » dans cette lutte.

Le sommet de la Cedeao prévu à Abuja dimanche devrait aborder la question des relations avec l’AES, soulignant les divisions persistantes dans la région sahélienne malgré les efforts pour trouver une solution politique et sécuritaire commune.

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