Cette semaine, les FSR ont intensément attaqué l’hôpital principal de la ville. Elles ont également frappé le centre-ville et un camp de déplacés touché par la famine dans le Darfour-Nord. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé : « Le siège permanent d’El-Fasher et les combats incessants dévastent quotidiennement des vies à grande échelle. »
Les deux parties en conflit, l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti, ont bombardé de manière indiscriminée aussi bien les installations médicales que les civils, et ont attaqué délibérément des zones résidentielles.
Les FSR contrôlent désormais la quasi-totalité du Darfour, tandis que l’armée contrôle certaines parties du nord et de l’est. D’après les témoignages recueillis par l’ONU, les FSR bombardent régulièrement des zones densément peuplées depuis sept mois, tandis que l’armée mène des frappes aériennes et des bombardements d’artillerie.
Jeudi, un bombardement aérien a visé un bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Yabus, dans l’État du Nil bleu. L’attaque a tué trois employés de l’agence onusienne, dont un responsable opérationnel et un garde de sécurité, qui « menaient des activités pour sauver des vies sur le front d’une des crises alimentaires les plus graves dans le monde », a indiqué le PAM dans un communiqué.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a exprimé son « scandale » face à cette attaque, tandis que Cindy McCain, la directrice exécutive de l’agence onusienne, a exigé « une enquête minutieuse » sur cette affaire.
El-Fasher est au cœur du combat entre les deux généraux depuis avril 2023. Les FSR siègent la ville dans le but de déloger l’armée régulière de l’un de ses derniers points d’appui. Depuis 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés.