En Guinée, le Conseil national de la transition, sous la direction du général Mamadi Doumbouya, a dévoilé le projet de nouvelle Constitution dans la nuit du 11 au 12 août. Ce texte, essentiel pour clore la période transitoire ouverte après le coup d’État de 2021, limite strictement les mandats présidentiels et introduit un système législatif bicaméral. Toutefois, le statut du chef de la transition demeure ambigu, ce qui suscite des débats sur son avenir politique.

Le Conseil national de la transition (CNT) de Guinée a franchi une étape cruciale dans le processus de transition en rendant public, dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août, le projet de Constitution tant attendu. Ce document, destiné à encadrer l’avenir politique du pays après le coup d’État du 5 septembre 2021, introduit des mesures clés pour éviter la concentration du pouvoir et garantir un système démocratique plus équilibré.

L’une des propositions les plus marquantes de ce texte est la limitation des mandats présidentiels. L’article 44 précise que le président de la République ne pourra exercer plus de deux mandats au cours de sa vie, chaque mandat étant fixé à une durée de cinq ans. Cette disposition vise à instaurer une alternance politique régulière et à éviter les dérives autoritaires qui ont marqué l’histoire récente du pays.

En plus de cette limitation, le projet de Constitution prévoit également une réorganisation du cadre législatif avec la création d’un système bicaméral. En effet, l’article 41 introduit un Sénat aux côtés de l’Assemblée nationale, dans le but de renforcer la représentation des citoyens et d’améliorer la qualité du processus législatif.Cette réforme structurelle répond aux besoins d’une meilleure gouvernance et d’un contrôle plus efficace du pouvoir exécutif.

Néanmoins, malgré ces avancées, des zones d’ombre subsistent, en particulier en ce qui concerne le statut du général Mamadi Doumbouya. En effet, bien que la charte de la transition actuelle interdise au chef de l’État de se présenter aux futures élections, cette restriction ne figure pas dans le projet de Constitution.De plus, Dansa Kourouma, président du CNT, a affirmé que la Constitution doit rester une loi générale et non individualisée, afin d’éviter qu’on la perçoive comme « taillée sur mesure ». Cette absence de clause spécifique laisse ouverte la possibilité pour Doumbouya de briguer un mandat présidentiel, une perspective qui fait déjà l’objet de vifs débats dans le pays.

À l’approche des élections et de l’adoption définitive de cette nouvelle Loi fondamentale, les Guinéens s’interrogent sur l’avenir de leur démocratie et sur la façon dont ils appliqueront ces dispositions. La transition vers une gouvernance stable et démocratique dépendra en grande partie de l’interprétation et de la mise en œuvre de ce texte constitutionnel, qui pourrait bien façonner l’avenir politique du pays pour les décennies à venir.

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