En Guinée, l’opposition monte au créneau. Elle accuse le gouvernement de mobiliser les moyens de l’État pour promouvoir le « oui » au référendum sur la nouvelle Constitution.
Le lundi 4 août, le président de la transition, Mamadi Doumbouya, a fixé la date du scrutin au 21 septembre 2025, à travers un décret lu à la télévision nationale. Cette annonce officialise enfin un référendum plusieurs fois reporté depuis l’arrivée au pouvoir du général en 2021.
Depuis quelques semaines, les autorités sillonnent le pays pour vulgariser le contenu du projet de Constitution. Une campagne massive s’est installée : tee-shirts, casquettes, meetings, spots à la télévision et à la radio. Conakry et les grandes villes vivent au rythme de cette communication.
Mais l’opposition n’est pas dupe. Pour Souleymane Souza Konaté, cadre de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, il ne s’agit pas d’une simple opération d’information. « Sous couvert de vulgarisation, le régime utilise l’administration publique pour une campagne en faveur du « oui ». On veut faire passer ce texte pour légitimer le maintien du général Doumbouya au pouvoir, sans véritable débat de fond », dénonce-t-il.
Face à ces critiques, la société civile prend la défense du processus. Gabriel Haba, président du Conseil national de la Société civile guinéenne, appelle au calme. « L’opposition peut critiquer, c’est son droit. Mais elle doit le faire de manière objective. Pour l’instant, je n’ai vu aucune preuve que les moyens de l’État servent à une campagne déguisée », affirme-t-il.
Le référendum du 21 septembre devrait marquer la première étape vers la fin de la transition. En revanche, le calendrier des élections législatives et présidentielle reste flou.