Taïwan poursuit jusqu’au 18 juillet ses exercices militaires annuels, destinés à préparer la défense de l’île face à une éventuelle attaque chinoise. Cette année, ces manœuvres mobilisent un effectif record de 22 000 soldats et réservistes, bien plus que les années précédentes, et s’étendent sur dix jours et neuf nuits, contre cinq jours et quatre nuits l’an dernier. Par ailleurs, les réservistes suivent un entraînement complet de quatorze jours.

Ces exercices, organisés chaque année depuis 1984, témoignent de la détermination de Taïwan à protéger sa souveraineté. « Nous voulons montrer à la communauté internationale notre volonté de nous défendre et signaler à la Chine que notre armée a la confiance et les capacités nécessaires pour préserver une vie libre et démocratique », a affirmé Wellington Koo, ministre taïwanais de la Défense.

Parmi les nouveautés, l’armée taïwanaise utilise pour la première fois des lance-roquettes multiples HIMARS récemment livrés par les États-Unis. Des tirs réels avec des chars M1A2 Abrams américains auront aussi lieu dans le cadre d’exercices distincts.

Les manœuvres simulent divers scénarios, dont des opérations de harcèlement « en zone grise » – des tactiques hostiles sans recours à la guerre ouverte – mais aussi des frappes de précision à longue portée, visant à contrecarrer une possible invasion chinoise prévue pour 2027, selon des représentants taïwanais. En 2023, William Burns, alors directeur de la CIA, avait estimé que Xi Jinping envisageait cette option.

Face aux fréquents déploiements d’avions militaires et de navires de guerre chinois près de l’île, Taïwan a augmenté son budget de défense et investi dans des armes plus petites et mobiles, notamment des drones, pour mener une guerre asymétrique. Soucieuse de rassurer la communauté internationale et surtout son principal allié, les États-Unis, Taïwan affiche ainsi sa volonté de renforcer ses capacités militaires. Washington, bien qu’absence de relations diplomatiques officielles avec Taipei, demeure le principal fournisseur d’armes de l’île.

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