Yaadikoone Ndiaye, né entre 1918 et 1922 à Nguékhokh (département de Mbour), est un personnage marquant de l’histoire populaire sénégalaise.
Une naissance marquée par la tragédie
Son prénom, « Yaadikoone », signifiant « le revenant », témoigne de la douleur de sa mère, qui avait perdu six enfants avant lui. Né avec une marque évoquant une ancienne amputation sur ses mains, il incarne un symbole de survie. Orphelin à sept ans, il grandit dans des conditions difficiles au sein de la famille de son oncle paternel, qui lui accorde peu d’attention.
Une jeunesse tumultueuse
Fuyant cette situation, Yaadikoone s’installe à Rufisque, puis à Dakar entre 1938 et 1940. Doté d’une stature imposante, pesant environ 90 kg, il se fait remarquer par ses talents de boxeur et devient une figure des rues de Dakar, surnommé « le cogneur ».
Incorporé au 6e régiment d’artillerie coloniale en 1939, il est exclu en 1941 pour mauvaise conduite. Refusant de collaborer avec la police, il vit brièvement comme transitaire avant d’embrasser une carrière de banditisme.
Le bandit insaisissable
De la fin des années 1940 à 1960, Yaadikoone organise de nombreux cambriolages, notamment ceux des entreprises « Camélia-Sports » en 1952, « Sauveur » en 1953, et la SCOA en 1955. Maître de l’évasion, il échappe à plusieurs reprises aux forces de l’ordre, alimentant sa réputation de hors-la-loi invincible doté de pouvoirs mystiques.
Un héros populaire
Pour la population colonisée, Yaadikoone devient un symbole de résistance à l’autorité coloniale. Bien que coupable de nombreux crimes, il est perçu comme un homme altruiste, justifiant ses actes par des causes humanitaires et distribuant son argent aux enfants.
Un retour à la vie paisible
Après l’indépendance du Sénégal, son rôle de figure de défiance perd de sa pertinence. Yaadikoone retourne dans son village natal, où il vit comme paysan et fabricant de talismans. Il affirme n’avoir jamais tué et finit ses jours en 1984, laissant derrière lui un mélange de légende et de réalité.
