Près de 1,4 milliard de personnes dans le monde vivent aujourd’hui avec une hypertension artérielle, selon le deuxième rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies.
Malgré les progrès médicaux, une seule personne sur cinq parvient à maîtriser sa tension grâce aux traitements ou à des changements de mode de vie.
Un fléau évitable mais sous-estimé
L’hypertension demeure l’une des principales causes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), d’infarctus du myocarde, de maladies rénales chroniques et de démence.
Entre 2011 et 2025, ces pathologies devraient coûter environ 3 700 milliards de dollars aux pays à revenu faible ou intermédiaire — soit près de 2 % de leur PIB combiné.
« Chaque heure, plus de 1 000 personnes meurent d’un AVC ou d’un infarctus liés à l’hypertension, alors que la plupart de ces décès sont évitables », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Des inégalités marquées entre pays
Le rapport, couvrant 195 pays, révèle que dans 99 pays, moins de 20 % des hypertendus contrôlent efficacement leur tension.
La majorité vit dans des régions où les systèmes de santé manquent de ressources, de médicaments essentiels et de personnel qualifié.
« L’hypertension non maîtrisée provoque 10 millions de décès par an. Les pays à revenu faible et intermédiaire restent à la traîne », a souligné la Dre Kelly Henning de Bloomberg Philanthropies.
L’accès aux traitements, un enjeu vital
Les médicaments antihypertenseurs sont considérés comme l’une des interventions les plus rentables en santé publique, mais leur accès reste inégal : seuls 28 % des pays à faible revenu disposent de tous les médicaments recommandés par l’OMS, contre 93 % dans les pays à revenu élevé.
« Des médicaments sûrs et peu coûteux existent. Combler l’écart d’accès permettrait de sauver des millions de vies et d’économiser des milliards chaque année », a déclaré le Dr Tom Frieden, président de Resolve to Save Lives.