Une flambée de violence d’une intensité inédite depuis deux décennies a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires rivales. Après des frappes aériennes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat de Pahalgam, des échanges de tirs d’artillerie ont fait au moins 38 morts, relançant le spectre d’un conflit majeur dans la région du Cachemire.

L’escalade la plus grave depuis 20 ans

L’attaque du 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien, qui a coûté la vie à 26 personnes, a mis le feu aux poudres. L’Inde, pointant du doigt des groupes armés soutenus par le Pakistan, a répliqué par une offensive militaire d’envergure dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai.

Des frappes ciblées ont visé neuf camps supposés terroristes, dont une mosquée à Bahawalpur liée au groupe jihadiste Lashkar-e-Taiba, déjà accusé des attentats de Bombay en 2008. En réponse, le Pakistan a ouvert le feu le long de la ligne de contrôle (LoC), la frontière contestée du Cachemire.

Un lourd bilan humain et matériel

Les conséquences ont été tragiques :

  • Côté pakistanais, au moins 26 morts civils, 46 blessés et des dommages au barrage hydroélectrique de Neelum-Jhelum, selon l’armée d’Islamabad.
  • Côté indien, 12 morts et 38 blessés à Poonch, village frontalier du Cachemire, particulièrement ciblé par l’artillerie pakistanaise.

De violentes explosions ont aussi secoué Srinagar, capitale de la partie indienne du Cachemire, durant la nuit.

Des avions abattus et des zones interdites à la presse

Le Pakistan a affirmé avoir abattu cinq avions indiens, tandis qu’en Inde, des sources sécuritaires ont confirmé la perte de trois chasseurs, dont un Mirage 2000 retrouvé à Wuyan, près de Srinagar. Le sort des pilotes demeure inconnu, les zones touchées étant inaccessibles aux journalistes.

Mobilisation politique et réactions internationales

À Islamabad, le Comité de sécurité nationale, rarement convoqué, s’est réuni en urgence. La Chine et le Royaume-Uni ont proposé leur médiation, pendant que l’ONU, les États-Unis, la Russie et la France ont appelé à la retenue.

À New Delhi, les frappes ont été perçues comme une réponse légitime. Le Premier ministre Narendra Modi a salué une vengeance nationale, alimentant une vague de patriotisme dans la capitale.

La menace d’une « guerre de l’eau »

Dans un geste symbolique fort, l’Inde a suspendu unilatéralement sa participation au traité de partage des eaux de l’Indus, signé en 1960. Modi a déclaré vouloir réorienter les eaux des fleuves vers l’Inde, suscitant la colère d’Islamabad, qui accuse déjà New Delhi de manipuler le débit du Chenab, l’un des fleuves vitaux pour l’agriculture pakistanaise.

Une situation explosive aux conséquences imprévisibles

Selon Praveen Donthi du International Crisis Group, « l’escalade actuelle a dépassé celle de 2019 », faisant craindre un basculement dans un conflit régional aux conséquences nucléaires potentiellement catastrophiques.

Alors que le monde retient son souffle, les appels au cessez-le-feu se multiplient, mais la tension reste à son paroxysme dans cette région disputée depuis plus de 75 ans.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *