Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a provoqué une onde de choc avec ses déclarations sur la situation à Gaza, suggérant que laisser mourir de faim 2 millions de civils pouvait être « justifié et moral » tant que les otages israéliens ne seraient pas libérés. Cette affirmation extrême intervient après sa décision de saisir 24 millions d’euros de recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne.
Des propos extrêmes et controversés
Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite israélienne, s’est illustré par ses déclarations choquantes, rapportées par The Times of Israel. Il a affirmé que la communauté internationale ne permettrait pas à la situation de dégénérer jusqu’à la mort de millions de civils. Cependant, ses propos ont suscité de vives critiques sur la scène internationale et de la part de l’opposition en Israël.
En France, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a réagi sur le réseau social X en dénonçant l’inaction internationale face à ce qu’il a qualifié de « risque génocidaire ». D’autres figures politiques françaises, comme Aymeric Caron et Thomas Portes, ont également exprimé leur indignation, évoquant la possibilité d’intentions génocidaires.
Saisie des recettes fiscales palestiniennes
La veille de ces déclarations, Smotrich avait ordonné la saisie de 100 millions de shekels (24 millions d’euros) de recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne, une mesure justifiée par le ministre comme une lutte contre le terrorisme. Selon lui, ces fonds seraient réalloués pour indemniser les victimes israéliennes du terrorisme. L’Autorité palestinienne, déjà confrontée à de graves difficultés budgétaires, n’a pas réagi immédiatement à cette saisie.
Israël accuse régulièrement l’Autorité palestinienne de soutenir financièrement les familles de Palestiniens impliqués dans des actes de violence contre Israël, une accusation réitérée par Smotrich dans son communiqué.
Une stratégie contre la création d’un État palestinien
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, Israël a intensifié ses actions militaires et économiques contre la bande de Gaza et l’Autorité palestinienne. Smotrich a déclaré que la retenue des fonds faisait partie d’une stratégie visant à empêcher la création d’un État palestinien et à renforcer la colonisation en Cisjordanie occupée.
« Nous œuvrons pour éliminer cette menace en renforçant la colonisation et en luttant contre les fonds terroristes », a-t-il déclaré sur X, affirmant la nécessité de maintenir un contrôle israélien total sur la région pour assurer la sécurité des Israéliens.
Le soutien européen à l’Autorité palestinienne
En réponse à cette crise, l’Union européenne a annoncé une aide d’urgence de 400 millions d’euros à l’Autorité palestinienne, dont une première tranche de 150 millions d’euros destinée à payer les salaires des fonctionnaires et à soutenir les familles vulnérables en Cisjordanie. Cette aide vise à atténuer les effets des restrictions économiques imposées par Israël et à stabiliser la région.
Les déclarations de Smotrich ont exacerbé les tensions et suscité des condamnations internationales, soulignant les défis complexes et les divergences profondes dans la quête d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.