Un procès hors norme s’ouvre en France : un ex-chirurgien accusé de 299 agressions sexuelles et viols

Le 24 février prochain, s’ouvrira en France le procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien de 74 ans, accusé de 299 viols et agressions sexuelles, en majorité sur des mineurs. Cette affaire, l’une des plus grandes de l’histoire judiciaire française en matière de pédocriminalité, met en lumière des années d’abus systématiques et une défaillance des institutions qui n’ont pas su empêcher ce scandale. Durant quatre mois, la cour criminelle du Morbihan jugera l’homme qui a exercé dans plusieurs hôpitaux de l’Ouest de la France entre 1989 et 2014.

Un passé médical marqué par des abus

Joël Le Scouarnec a pratiqué la chirurgie dans une douzaine d’établissements répartis sur huit départements.En poursuivant les enquêtes, la police découvre que la justice avait déjà condamné Le Scouarnec en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour possession de fichiers pédopornographiques.

L’enquête a révélé que l’ancien chirurgien consignait minutieusement ses crimes dans des carnets. Ces documents ont permis aux autorités de reconstituer son itinéraire pédocriminel sur plusieurs décennies.

Le Scouarnec a d’ailleurs reconnu une partie des faits et ses stratégies de dissimulation, sans pour autant manifester de remords véritables. Les experts psychiatriques n’ont détecté chez lui aucune pathologie mentale susceptible d’altérer son discernement.

Une révélation tardive, un scandale étouffé ?

C’est en 2017 que l’affaire éclate lorsqu’une fillette de six ans, voisine du chirurgien, porte plainte pour viol. Les enquêteurs, en perquisitionnant son domicile, découvrent plus de 300 000 images à caractère pédocriminel ainsi que des journaux intimes relatant ses exactions.

En poursuivant les enquêtes, la police découvre que la justice avait déjà condamné Le Scouarnec en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour possession de fichiers pédopornographiques. Pourtant, cette condamnation n’avait entraîné ni interdiction d’exercer, ni mesures disciplinaires de la part de l’Ordre des médecins. En poursuivant les enquêtes, la police découvre que la justice avait déjà condamné Le Scouarnec en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour possession de fichiers pédopornographiques.

Ce laxisme judiciaire et institutionnel a conduit l’association La Voix de l’Enfant à porter plainte contre les autorités pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Parallèlement, une enquête pour « non-empêchement de crime ou délit contre l’intégrité des personnes » est en cours contre X.

Un procès aux multiples attentes

Déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur trois enfants, Joël Le Scouarnec encourt cette fois-ci jusqu’à 20 ans de prison, la loi française ne permettant pas le cumul des peines.

De nombreuses victimes, traumatisées par la découverte de ces abus parfois des décennies plus tard, attendent des explications sur les violences qu’elles ont subies. Certaines d’entre elles ont demandé des audiences à huis clos, tandis que d’autres comptent affronter leur agresseur en audience publique.

L’avocat du chirurgien, Me Thibaut Kurzawa, a déclaré que son client « veut se défendre et s’expliquer ». Pourtant, pour de nombreuses victimes et associations, le temps des explications est révolu : il s’agit désormais d’obtenir justice et de comprendre comment un tel prédateur a pu agir aussi longtemps en toute impunité.

Affaire à suivre.

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