Le grand Magal de Touba, célébré le 18e jour du mois de Safar, a une fois de plus attiré des milliers de pèlerins pour honorer la mémoire de Cheikh Ahmadou Bamba. Cependant, cette année, l’événement religieux a également intégré une touche de modernité avec un défilé de mode et des concours de beauté, défiant ainsi les interdits religieux établis par le Khalife général des mourides.
Le Magal de Touba est l’un des événements les plus significatifs pour la communauté mouride, célébrant la mémoire de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme. Chaque année, le 18e jour du mois de Safar est l’occasion pour des milliers de fidèles de se rassembler à Touba pour des prières, des louanges et des actes de dévotion.Ce jour commémore l’exil du fondateur du mouridisme, marquant un moment de profonde spiritualité et de rassemblement communautaire.
Malgré les directives strictes émises par le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, interdisant l’usage de produits jugés illicites par l’Islam, tels que les mèches, les perruques, les produits de dépigmentation, et les vêtements indécents, l’événement a pris une tournure inattendue cette année. Certains participants, notamment des femmes issues de la jet-set, ont choisi de contourner ces règles. Le Magal s’est ainsi transformé en un véritable concours de mode où la richesse et la flamboyance ont éclipsé la tradition.
En dépit des interdits religieux, de nombreuses femmes, surtout celles au statut social élevé, ont transformé les célébrations en un défilé de mode. Ces dames, avides de briller sous les projecteurs, ont engagé des photographes pour capturer chaque instant de leurs apparitions, partageant leurs images sur les réseaux sociaux. Elles ont montré une dévotion à la mode et à la richesse qui contrastait fortement avec l’esprit traditionnel du Magal.
La compétition n’a pas été seulement spirituelle mais aussi sociale. Ces femmes ont non seulement participé aux célébrations religieuses mais ont également rivalisé en distribuant généreusement de l’argent aux griots et en exhibant des bijoux en or. Elles ont surpassé le traditionnel « sagnsé » des festivités en rivalisant avec des figures emblématiques telles que Ngoye Fall, la « reine de l’or », dont l’éclat a été éclipsé cette année.
Le Magal de Touba reste un moment de profonde spiritualité pour la communauté mouride, mais cette année, il a également révélé un aspect plus mondain de la célébration. Le mélange de dévotion religieuse et de démonstration de richesse témoigne de l’évolution des traditions face à la modernité. Cet événement, tout en restant ancré dans sa signification religieuse, offre un reflet complexe des influences culturelles contemporaines qui se mêlent aux rites traditionnels.