Lors de sa mise à jour régulière, la Commission européenne a officiellement retiré le Sénégal de sa liste des juridictions jugées à « haut risque » pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette décision, annoncée mardi, s’inscrit dans un effort continu pour aligner les critères de l’UE sur ceux du Groupe d’action financière (GAFI).

Avec le Sénégal, sept autres pays — Barbade, Gibraltar, Jamaïque, Panama, Philippines, Ouganda et Émirats arabes unis — ont été retirés, jugés en progrès vers la conformité aux standards internationaux.

Pourquoi ce retrait ?

  1. Progrès dans la lutte anti-blanchiment
    Le Sénégal a mis en place des réformes significatives dans son système de contrôle (transparence, supervision bancaire, coopération internationale), répondant aux recommandations du GAFI, ce qui lui vaut ce relèvement de notation
  2. Harmonisation avec le GAFI
    La Commission européenne s’aligne sur la « Liste grise » du GAFI (« Jurisdictions under Increased Monitoring »), garantissant que les pays retirés démontrent réellement des avancées.
  3. Cadre juridique européen
    Conformément à l’article 9 de la 4ᵉ directive anti-blanchiment, l’UE doit mettre à jour périodiquement les listes après évaluation technique, avant examen par le Parlement et le Conseil européens (délai max. deux mois) .

Conséquences pour le Sénégal

  • Facilitation des flux financiers
    Les établissements financiers et entreprises de l’UE appliquent désormais une vigilance « normale » sur les opérations vers ou en provenance du Sénégal, favorisant les échanges et réduisant les coûts judiciaires.
  • Renforcement de la confiance internationale
    Le retrait témoigne d’un cadre réglementaire national plus robuste, améliorant la réputation du Sénégal auprès des investisseurs étrangers.
  • Nouveau défi : consolider les acquis
    Pour éviter un retour en arrière, les autorités sénégalaises doivent maintenir leur politique de transparence, de supervision financière et de collaboration avec les instances internationales.

Le retrait du Sénégal de la « liste grise » de l’UE marque un succès diplomatique et réglementaire. Il reflète la mise en œuvre de réformes concrètes et représente une victoire a minima symbolique, mais essentielle, dans la lutte contre le blanchiment et pour l’attractivité financière du pays. Il s’ouvre désormais une nouvelle phase, celle du maintien de cette rigueur pour rester conforme aux standards mondiaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *