Trois jours après la destitution d’Andry Rajoelina, Madagascar entre dans une nouvelle ère. Ce vendredi, le colonel Michael Randrianirina a prêté serment comme président de la Refondation de la République. La cérémonie s’est tenue à la Haute Cour constitutionnelle (HCC), dans une atmosphère solennelle.
Un militaire au pouvoir après la chute de Rajoelina
Cette investiture conclut un mois de fortes tensions. Depuis le 25 septembre, un mouvement social massif a secoué le pays. Les manifestants ont exigé la fin du régime Rajoelina. Sous la pression, le président a quitté le territoire le 12 octobre. Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale l’a destitué.
Figure montante de l’armée, le colonel Randrianirina s’était déjà illustré en refusant « que les soldats soient payés pour tirer sur leurs frères et sœurs ». Ce vendredi, il a officiellement pris le pouvoir. Les juges de la HCC ont reçu son serment. En signe de reconnaissance, ils lui ont remis la Grand-Croix de première classe de l’Ordre national, une distinction réservée aux chefs d’État.
Un discours de rupture et d’espoir
Dans son premier discours, le nouveau président a affirmé que le pays vivait un tournant historique.
« Le peuple malgache ouvre un nouveau chapitre de son histoire », a-t-il lancé avec émotion.
Il a ensuite dénoncé la pauvreté persistante de Madagascar, 65 ans après l’indépendance. Il a salué le courage de la jeunesse malgache, notamment la Génération Z, moteur des manifestations.
« Cette jeunesse, victime d’injustice et de corruption, a réveillé la conscience nationale », a-t-il insisté.
Le colonel a promis d’agir sans tarder. Il veut s’attaquer aux problèmes quotidiens, comme les coupures d’eau et d’électricité qui épuisent la population.
Promesse de justice et de libertés
Michael Randrianirina a pris ses distances avec le régime précédent. Il a dénoncé un pouvoir autoritaire et les violations des droits de l’homme commises sous Andry Rajoelina.
Le nouveau président a promis une rupture nette avec le passé. Il s’engage à travailler « avec toutes les forces vives de la Nation » pour rebâtir la démocratie.
« Nous prendrons toutes les mesures nécessaires contre les ennemis de la République. Nous réparerons les torts subis par les victimes du mouvement populaire », a-t-il déclaré.
Enfin, il a garanti le respect des libertés fondamentales, dont la liberté d’expression, pilier de la nouvelle Refondation nationale.