La situation sécuritaire se dégrade au Mali. Les Forces armées maliennes (FAMA) ont quitté vendredi le camp militaire stratégique de Boulkessi, dans le centre du pays. Ce retrait intervient après deux attaques successives attribuées à des groupes jihadistes, selon des sources militaires et locales.
Deux attaques en moins d’une semaine
Jeudi, une nouvelle attaque contre le camp de Boulkessi a fait plusieurs morts parmi les militaires. Un élu local confirme : « Les derniers soldats ont quitté le camp. Il est désormais vide ».
Quelques jours plus tôt, dimanche dernier, une autre attaque dans le même camp avait causé la mort d’au moins 30 soldats, selon des sources sécuritaires. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a revendiqué l’opération, affirmant avoir tué plus de 100 militaires maliens et leurs alliés, et saisi des armes et véhicules.
Un retrait qualifié de “tactique”
Des sources militaires contactées par l’AFP évoquent un repli stratégique et tactique. « La hiérarchie a ordonné le retrait », a précisé une source sécuritaire.
Dans la ville de Boulkessi, l’angoisse monte. Un fonctionnaire local témoigne : « Ils sont partis avec tout. Le camp a été attaqué hier. Il y a eu des morts. »
Un pays sous tension pendant la Tabaski
Face à la multiplication des attaques, plusieurs régions maliennes ont instauré ou renforcé des couvre-feux : Tombouctou (nord), Ségou, Dioïla (centre) et Sikasso (sud). Le pays fête ce vendredi la Tabaski, dans un climat lourd d’insécurité.
Une vague de violences coordonnée
Jeudi, des hommes armés ont attaqué un poste militaire à Mahou (sud), faisant cinq morts et dix blessés. Des sources locales attribuent l’attaque à des jihadistes.
Lundi, un assaut coordonné a visé un camp militaire et l’aéroport de Tombouctou.
Un conflit qui dure depuis 2012
Depuis plus d’une décennie, le Mali affronte une insurrection jihadiste. Al-Qaïda et l’État islamique (EI) sont à l’origine de nombreuses attaques. En 2012, Tombouctou avait déjà subi plusieurs mois d’occupation jihadiste.
La coalition AES également ciblée
Dans un communiqué publié jeudi, l’état-major a dénoncé une recrudescence des attaques contre les populations civiles et les forces militaires du Mali et de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.