La récente décision du conseil d’administration de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) de ne pas lancer un appel à candidatures pour remplacer le recteur Ahmadou Aly Mbaye a provoqué une vive exaspération au sein du Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal – Enseignement Supérieur et Recherche (SUDES-ESR). Le syndicat soutient que le mandat du recteur arrive à terme le 22 juillet prochain.
Lors de sa réunion d’hier, le conseil d’administration, après avoir été saisi par le ministre sur la question, a majoritairement décidé (avec seulement deux voix contre) que le décret de 2021 sur la gouvernance des universités publiques n’est pas rétroactif et ne peut donc s’appliquer au recteur actuel de l’UCAD. Par conséquent, Ahmadou Aly Mbaye, qui est à sa quatrième année, continuera de servir jusqu’en juillet 2026, marquant ainsi la fin de ce que le conseil considère comme un second mandat tacite.
Ahmadou Aly Mbaye avait été nommé recteur en juillet 2020 pour un mandat initial de trois ans. En cours de son mandat, une nouvelle loi sur la gouvernance des universités publiques a été promulguée, prévoyant des mandats de quatre ans au lieu des trois ans précédemment établis. Si un appel à candidatures avait été lancé avant juillet 2023, à la fin de son premier mandat, ce débat n’aurait probablement pas eu lieu. Cependant, les autorités de l’époque n’avaient pas jugé cela prioritaire, notamment après les attaques du 1er juin subies par l’UCAD.
Le SUDES-ESR, de son côté, considère que l’année supplémentaire servie par Ahmadou Aly Mbaye fait partie de son premier mandat, et selon la nouvelle loi, un appel à candidatures aurait dû être lancé. Cependant, le conseil d’administration se base sur le principe de la non-rétroactivité de la loi pour justifier la continuité du mandat actuel jusqu’en 2026.
Cette décision soulève des questions sur la gouvernance et la gestion des mandats au sein des universités publiques sénégalaises, et reflète une divergence d’interprétation des textes législatifs entre le syndicat et les autorités universitaires.
