Au Kenya, des manifestations antigouvernementales ont entraîné la mort d’au moins 13 personnes hier mardi, selon Simon Kigondu, Président de la Kenya Medical Association. Ce bilan reste provisoire. Les violences ont éclaté lorsque des manifestants ont pris d’assaut le Parlement, un événement inédit depuis l’indépendance du pays en 1963. Initialement pacifiques, les manifestations visaient à protester contre les nouvelles taxes prévues dans le budget 2024-2025. La situation a dégénéré lorsque la police a tiré à balles réelles pour contenir la foule, entraînant des pillages et des incendies dans plusieurs villes, y compris Nairobi et Eldoret, bastion du président William Ruto.
Le gouvernement a été pris de court par l’intensité de l’opposition, principalement menée par les jeunes Kényans de la « Génération Z ». Il a déployé l’armée pour soutenir la police face à cette crise sécuritaire. Le président Ruto a fermement condamné la violence, promettant de punir sévèrement ceux qu’il a qualifiés de « criminels se faisant passer pour des manifestants pacifiques ». La coalition d’opposition, Azimio, a dénoncé la brutalité de la répression et appelé la police à cesser de tirer sur des manifestants non armés.
Ces événements ont suscité l’inquiétude internationale, avec des appels au calme des États-Unis, de plusieurs pays européens, de l’ONU et de l’Union africaine. Le mouvement de contestation, baptisé « Occupy Parliament », exige le retrait complet des nouvelles taxes, malgré les concessions déjà annoncées par le gouvernement.