Vers une liberté d’expression renforcée : l’appel de Me Oumar Youm pour dépénaliser l’offense au chef de l’État

« L’offense au chef de l’État est un délit périmé », affirme Me Oumar Youm. L’ancien ministre des Forces armées sous Macky Sall estime que ce délit devrait être aboli pour renforcer la démocratie.

Me Youm considère cette infraction comme « une menace pour la liberté d’expression en raison de son effet dissuasif sur les voix dissidentes… Cela va à l’encontre d’une démocratie ouverte, apaisée et dynamique ». Il a insisté sur le fait que les citoyens doivent pouvoir critiquer leurs dirigeants sans craindre des représailles judiciaires de la part d’un ministère public souvent en embuscade.

Dans une démocratie authentique, a-t-il expliqué dans une interview avec « Le Quotidien », « les différentes voix de la société, les bonnes comme les moins bonnes, doivent être entendues. Cela inclut les voix qui expriment des critiques fortes, parfois désobligeantes, voire maladroites, envers les autorités politiques… Il est crucial que les lois concernant l’offense au chef de l’État, ainsi qu’une récente interprétation concernant le Premier ministre (qui a des attributions distinctes de celles du président de la République), soient réexaminées de manière objective à la lumière de notre démocratie avancée et alignées sur notre Constitution et les normes internationales en matière de liberté d’expression ».

Il poursuit : « Protéger la liberté d’expression, c’est protéger la démocratie et la maintenir vivace dans une société où le débat, la critique et la diversité d’opinions doivent être encouragés et respectés. Je soutiens, sans réserve, l’initiative de dépénaliser le délit d’offense, qui est une infraction rétrograde, périmée, inadaptée à notre époque et à notre démocratie. Il est évident que l’abrogation du délit d’offense ne doit pas être une licence à l’injure, à l’incitation à la haine et à la diffamation… Pour autant, comme toute liberté, celle d’expression, aussi essentielle qu’elle soit, doit être exercée avec responsabilité. En cas de dérapage fautif, le droit applicable entre citoyens devrait tout bonnement s’exercer librement et dans le respect de la légalité et de l’égalité des armes ».

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