À quelques jours d’une réunion prévue le 25 juillet à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, l’Iran hausse le ton. Ce lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a accusé les Européens d’avoir failli à leurs engagements dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015. « Les parties européennes ont été fautives et négligentes dans la mise en œuvre de l’accord », a-t-il déclaré lors de son point de presse hebdomadaire.

L’accord de 2015 fragilisé par le retrait américain

Conclu en 2015 entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Allemagne et l’Union européenne, l’accord prévoyait un encadrement strict du programme nucléaire iranien, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales. Mais en 2018, les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ont unilatéralement quitté l’accord et rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran.

Malgré leur attachement affiché à l’accord, les pays européens n’ont pas réussi à mettre en œuvre les mécanismes censés compenser le retrait américain. Résultat : de nombreuses entreprises occidentales ont cessé leurs activités en Iran, aggravant une crise économique déjà profonde.

Enrichissement d’uranium : l’Iran dépasse les seuils

Dans ce contexte de tensions, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) constate que l’Iran enrichit désormais de l’uranium à 60 %, un niveau bien supérieur aux 3,67 % autorisés par l’accord. Ce taux, bien que toujours en dessous du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire, alimente les inquiétudes croissantes des Européens.

Face à ces dépassements, Paris, Londres et Berlin envisagent désormais d’activer une clause de l’accord pour rétablir les sanctions onusiennes contre Téhéran. Mais l’Iran rejette catégoriquement cette perspective.

Téhéran dénonce des menaces « injustifiables »

Pour Esmaïl Baghaï, cette réaction occidentale constitue un « mécanisme dénué de sens, injustifiable et immoral ». Selon lui, l’Iran a progressivement réduit ses engagements en réponse aux manquements répétés des puissances européennes. « La réduction des engagements de l’Iran a été effectuée conformément aux dispositions de l’accord », a-t-il insisté.

Alors que les discussions à Istanbul s’annoncent cruciales, Téhéran entend faire valoir sa position et rejeter toute tentative de pression occidentale. L’avenir de l’accord de 2015, déjà très affaibli, pourrait dépendre de cette nouvelle phase diplomatique.

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