Les obligations sénégalaises en dollars chutent fortement, selon une publication de Bloomberg.
Le média cite un article intitulé « Senegal’s Dollar Bonds Slump as Report Raises New Debt Fears ».
Cette baisse survient après un rapport alarmant de la banque britannique Barclays Plc.
Le rapport révèle un ratio dette/PIB de 119 % pour l’année 2024.
Ce chiffre dépasse largement les 99,7 % estimés en 2023 par la Cour des comptes.
Un marché obligataire sous forte pression
Le marché obligataire sénégalais subit déjà les effets de révélations antérieures.
En septembre 2024, des manipulations comptables de l’ancien régime avaient inquiété les investisseurs.
Depuis, les obligations sénégalaises figurent parmi les moins performantes des pays émergents.
Cette situation reflète une perte de confiance généralisée sur la scène financière internationale.
Les investisseurs doutent de plus en plus de la viabilité de la dette sénégalaise.
Le déficit budgétaire, estimé à 6,5 % du PIB jusqu’en 2028, aggrave cette défiance.
Dépendance accrue aux financements extérieurs
Le rapport de Barclays alerte sur une dépendance croissante au financement étranger.
Dans ce contexte, les négociations avec le FMI peinent à aboutir.
L’absence d’accord avec le Fonds bloque les efforts de stabilisation budgétaire.
Le gouvernement cherche pourtant à restaurer la confiance et assainir les finances publiques.
Une transition politique source d’incertitude
Depuis son élection, le président Bassirou Diomaye Faye mène d’importantes réformes.
Son Premier ministre, Ousmane Sonko, pilote un vaste programme de transformation économique.
La dissolution du Parlement en 2024 a renforcé les tensions politiques.
Cette décision visait à accélérer les réformes, mais elle a aussi accru les incertitudes.
Les investisseurs s’inquiètent désormais de la capacité du gouvernement à gérer cette crise.
En mars 2025, S&P Global Ratings a abaissé la note souveraine du Sénégal.
Elle se situe désormais à « B », soit cinq crans sous le seuil d’investissement.
Les échéances 2033 et 2048 continuent de chuter
Les obligations à échéance 2033 et 2048 poursuivent leur chute sur les marchés.
En septembre 2024, leurs valeurs étaient déjà tombées à 84,54 et 67,17 cents.
Depuis, ces titres perdent encore du terrain, alimentés par l’incertitude persistante.
Le retard des négociations avec le FMI accentue les inquiétudes des marchés.
Un avertissement sur les risques structurels
Un analyste de Barclays s’est confié à Bloomberg sur la situation sénégalaise.
Il a déclaré que le ratio dette/PIB relevé montre des problèmes structurels profonds.
Ces déséquilibres compromettent sérieusement la stabilité économique du Sénégal.
