Dans une tribune intitulée Ayons le courage de dialoguer sur l’essentiel !, le directeur général de la RTS, Pape Alé Niang, lance un appel fort à la classe politique sénégalaise. Il dénonce la prolifération anarchique des partis politiques, critique un code électoral manipulé à des fins partisanes, et propose un dialogue ouvert pour renforcer la démocratie et recentrer les priorités nationales sur les enjeux économiques.
Trop de partis pour un seul peuple
« Comment un pays de dix-huit millions d’habitants peut-il avoir plus de trois cent cinquante partis politiques ? » s’interroge Pape Alé Niang dans sa tribune. Pour lui, cette multiplication incontrôlée de formations politiques est un symptôme d’un système à bout de souffle. Il déplore l’existence de partis de façade, souvent créés pour bénéficier d’une visibilité médiatique ou d’un positionnement dans une coalition, sans réelle représentativité ni respect des obligations légales.
Il appelle ainsi à une réforme en profondeur du paysage politique sénégalais, en ciblant les partis qui ne présentent pas de candidats sous leur propre bannière, ne respectent pas les textes du ministère de l’Intérieur ou ne participent qu’aux débats par opportunisme.
Un code électoral au service des intérêts du pouvoir
Dans un ton critique, Pape Alé Niang dénonce la transformation du code électoral en un instrument politique, qualifié de « cahier de brouillon ». Selon lui, les différentes majorités parlementaires qui se sont succédé ont modifié les règles du jeu électoral pour écarter leurs adversaires, au lieu de consolider les bases d’une démocratie équitable et transparente.
Il prône un « toilettage » de ce code, pour le débarrasser de ses incohérences et le recentrer sur l’intérêt général.
Pour une démocratie mature et tournée vers l’économie
Pape Alé Niang insiste sur la nécessité d’une réflexion « sérieuse, participative et constructive » autour du fonctionnement démocratique du Sénégal. Il appelle à un « dialogue ouvert et inclusif », qui permettrait de repenser le système partisan, de réguler les financements politiques et d’instaurer des mécanismes pacifiques de gestion des contentieux électoraux.
L’objectif, selon lui, est clair : dépasser les querelles politiciennes et les débats stériles pour faire face aux véritables défis du pays. « Les défis du Sénégal ne doivent plus être démocratiques, mais plutôt économiques », martèle-t-il.
Le peuple, seul arbitre
En guise de conclusion, le directeur de la RTS rappelle une vérité fondamentale : dans une démocratie, c’est toujours le peuple qui décide. « Le peuple sénégalais, dans le secret des isoloirs, aura toujours le dernier mot », écrit-il, en appelant chacun à faire preuve de responsabilité, de lucidité et d’esprit républicain.
