Le nouveau directeur de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), Pape Alé Niang, a annulé un accord signé par son prédécesseur, Racine Talla, juste avant la fin du mandat du président Macky Sall. Cette décision vise à stabiliser la gestion financière de la RTS et soulève des questions sur les intentions de l’ancien régime.
Le 29 mars 2024, Racine Talla, alors directeur général de la RTS, signait un accord d’entreprise avec des implications financières considérables. Cette signature intervenait seulement quelques jours avant l’élection présidentielle du 24 mars 2024, qui a conduit à un changement de gouvernement. À peine trois mois après cette signature, le nouveau directeur, Pape Alé Niang, a pris une décision radicale en annulant cet accord.
Dans une note de service publiée le 1er juillet 2024, Pape Alé Niang a révélé que les salaires des mois d’avril et mai 2024 avaient été versés sur la base de cet accord du 29 mars. Il a expliqué que la mise en œuvre de toutes les clauses de cet accord entraînerait une incidence financière annuelle de 1 800 000 000 F CFA et un impact de 1 350 000 000 F CFA pour l’année en cours. Face à l’absence de couverture budgétaire pour ces montants, l’application de l’accord est suspendue jusqu’à l’entrée en vigueur du décret 2024-837 du 27 mars 2024, qui prévoit des avantages financiers pour la RTS.
Pape Alé Niang a également annoncé que, dès la fin du mois de juin 2024, les salaires seraient révisés conformément à l’accord d’entreprise du 25 mars 2005. Il a mandaté le Directeur Administratif et Financier, le Directeur du Capital Humain et le Chef de la Cellule Contrôle de Gestion pour garantir la stricte application de cette décision.
Cette mesure, visant à stabiliser la gestion financière de la RTS, reflète les défis que le nouveau directeur doit surmonter pour assurer une transition fluide et efficace. La décision de Pape Alé Niang met en lumière les tensions entre les administrations sortantes et entrantes, et souligne la nécessité de transparence et de prudence dans la gestion des ressources publiques en période de changement politique.