Les premiers résultats de la présidentielle ivoirienne annoncent une large victoire d’Alassane Ouattara.
À 83 ans, le président sortant obtient des scores écrasants dans plusieurs départements, souvent au-delà de 90 %.
Des scores record dans le nord du pays
La Commission électorale indépendante (CEI) publie progressivement les résultats des 111 départements, d’Abidjan à Yamoussoukro.
Dans le nord, région majoritairement malinké, Ouattara réalise des plébiscites historiques :
99,7 % à Kani et Kong, 98,1 % à Ferkessedougou, 97,8 % à Sinématiali.
La participation y avoisine les 100 %, confirmant sa domination dans ces zones rurales.
Faible affluence dans le sud et à Abidjan
Dans le sud et l’ouest, la participation chute fortement.
À Cocody, à Abidjan, moins de 20 % des électeurs se sont déplacés.
Malgré cela, Ouattara y conserve 68 % des voix.
Selon la CEI, la participation nationale devrait atteindre près de 50 %.
Une élection sans les principaux rivaux
L’absence de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo a marqué le scrutin.
Les deux figures ont été écartées : l’un pour des problèmes de nationalité, l’autre pour une condamnation pénale.
Cette situation alimente les critiques de l’opposition.
« On peut douter de la légitimité d’un président élu dans ces conditions », a déclaré Simon Doho du PDCI.
Un scrutin globalement calme, malgré des incidents
Le vote s’est déroulé dans le calme, selon les autorités.
Mais des incidents isolés ont été signalés dans environ 2 % des bureaux.
Des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest, sans impact majeur.
Le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, parle d’un scrutin maîtrisé.
Deux morts le jour du vote
Deux personnes sont mortes samedi, selon une source sécuritaire.
Un adolescent de 13 ans a été tué à Gregbeu par un tir venu d’un véhicule.
Une autre victime, de nationalité burkinabè, a péri dans des affrontements intercommunautaires à Gadouan.
Depuis la mi-octobre, six morts sont recensés dans le cadre du processus électoral.
Un climat toujours fragile
La Côte d’Ivoire reste marquée par son passé de tensions électorales.
Les scrutins de 2010 et 2020 avaient fait respectivement 3.000 et 85 morts.
Pour cette élection, 44.000 membres des forces de sécurité ont été déployés.
Le pouvoir avait interdit les manifestations des opposants et procédé à plusieurs arrestations.
