Trois jours après un appel au cessez-le-feu lancé par des dirigeants africains, de violents affrontements ont éclaté mardi dans l’Est de la République démocratique du Congo. L’armée congolaise fait face à une nouvelle offensive du groupe armé M23, allié aux troupes rwandaises. La situation humanitaire se détériore tandis que la communauté internationale multiplie les appels à la désescalade.
Nouvelle offensive du M23 malgré les négociations
Mardi matin, les forces du M23 et des troupes rwandaises ont attaqué des positions de l’armée congolaise (FARDC) près d’Ihusi, à une soixantaine de kilomètres de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Cet assaut marque la fin de la relative accalmie enregistrée après le sommet de Dar es Salaam, en Tanzanie, où les dirigeants d’Afrique australe et de l’Est avaient exigé un cessez-le-feu inconditionnel.
Bukavu sous tension, l’aéroport de Kavumu en ligne de mire
La menace d’une avancée du M23 vers Bukavu suscite l’inquiétude des habitants. Depuis plusieurs jours, écoles et banques ferment leurs portes. Avant d’atteindre la capitale provinciale, les rebelles cherchent à prendre l’aéroport stratégique de Kavumu, essentiel pour le ravitaillement des troupes congolaises.
Crise humanitaire et craintes d’un conflit régional
À Goma, déjà occupée par le M23 fin janvier, la situation humanitaire se détériore rapidement. L’accès à l’eau potable est perturbé, et une recrudescence des cas de choléra a été signalée parmi les déplacés. L’ONU et l’Union africaine s’inquiètent d’un risque d’embrasement régional, alors que Kinshasa continue de réclamer des sanctions contre Kigali, accusant de soutenir les rebelles.
Une guerre aux racines profondes
L’Est de la RDC est en proie aux conflits depuis plus de trente ans, attisés par la lutte pour le contrôle des ressources naturelles. Kinshasa accuse le Rwanda d’exploiter illégalement ses minerais, tandis que Kigali affirme vouloir neutraliser les groupes armés menaçant sa sécurité.
Vers une issue diplomatique ?
La crise sera abordée lors du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba vendredi. Cependant, les tentatives précédentes de médiation ont échoué, laissant la région dans un cycle de violences récurrentes. L’issue du conflit reste incertaine, tandis que les populations civiles continueront d’en payer le prix.
