Plusieurs responsables de l’ère Macky Sall visés par la justice sénégalaise se trouvent actuellement à l’étranger. Une situation qui freine le travail du Pool judiciaire financier et de la Haute cour de justice.

Des dignitaires hors du territoire

Si l’ex-président Macky Sall bénéficie de l’immunité, ses proches restent exposés. Parmi eux figurent son fils Amadou Sall, Mamadou Guèye (ex-DG des impôts et domaines), Mamour Diallo (ex-DG des domaines et de l’Onas), Doudou Ka (ex-ministre de l’Économie), Mame Mbaye Niang (ex-coordinateur du Prodac) et Me Moussa Bocar Thiam (ex-ministre de la Communication).
Installés entre la France, le Maroc, les États-Unis et le Canada, ces dignitaires échappent pour l’instant aux convocations.

Des procédures ralenties

Interrogé par Wal fadjri, Me Papa Doudou Sow, greffier au tribunal de Dakar, souligne que l’absence des prévenus ne bloque pas mais complique les enquêtes. L’extradition repose sur une coopération judiciaire, sans caractère obligatoire. Chaque demande doit être évaluée par le pays d’accueil.

Le risque des jugements par défaut

En cas d’absence persistante, les accusés peuvent être jugés par défaut ou par contumace. Dans ce cas, leurs avocats ne peuvent pas plaider et le tribunal statue uniquement sur les preuves disponibles, un scénario défavorable pour les mis en cause.

La complexité de l’extradition

Selon Dr Mbaye Cissé, spécialiste en droit comparé, la coopération avec la France illustre cette difficulté. Deux conventions, signées en 2021 et approuvées en 2023, portent sur l’entraide judiciaire et l’extradition. Mais leur application demeure lourde et diplomatiquement sensible : « L’absence des mis en cause entraîne forcément lenteur et lourdeur », prévient-il.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *