Les grossesses précoces, souvent causées par des pratiques culturelles profondément ancrées et un manque d’accès à l’éducation en santé génésique, contraignent de nombreuses filles à quitter prématurément l’école. Lorsqu’une adolescente tombe enceinte, elle se retrouve généralement dans l’obligation d’abandonner ses études. Privée d’éducation, elle fait face à des perspectives d’emploi limitées et à une dépendance économique et sociale. Ce manque de scolarisation réduit son accès au marché du travail et aggrave les inégalités.
À Dakar, Aïcha, 23 ans, témoigne de l’impact négatif que le mariage précoce et l’abandon scolaire ont eu sur sa vie. « J’ai dû abandonner l’école et aujourd’hui, je n’ai aucune qualification. » Fatou, 27 ans, vit également les conséquences d’une éducation incomplète en raison du mariage précoce. Aïssatou, mariée à 17 ans à Kolda, a quitté l’école après sa première grossesse. « Quand j’ai quitté l’école, j’étais en cinquième au collège, mais à cause de ma grossesse, j’ai dû abandonner. »
Dans un contexte où l’éducation sexuelle demeure un sujet tabou, de nombreuses jeunes filles ne reçoivent pas les informations essentielles pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé reproductive. « Le manque d’éducation sexuelle et la pression sociale jouent un rôle majeur dans ces situations. » En 2022, le ministère de l’Éducation a enregistré plus de 3 000 abandons scolaires dus à la grossesse.
Au-delà de l’aspect scolaire, les filles doivent faire face à de graves conséquences médicales. Pour y remédier, le ministère de l’Éducation, en collaboration avec des ONG, a lancé un programme de réinsertion scolaire. Il est crucial d’adopter une approche multidimensionnelle, combinant éducation, campagnes de sensibilisation et amélioration de l’accès aux services de santé. Offrir aux jeunes filles les connaissances nécessaires pour se protéger et prendre des décisions éclairées grâce à une éducation sexuelle complète et adaptée à leur âge est essentiel.
L’introduction de cours d’éducation sexuelle dans les écoles pourrait aider à briser les tabous et sensibiliser à la santé génésique, tant pour les garçons que pour les filles. Il est tout aussi crucial de soutenir les jeunes mères afin qu’elles puissent reprendre leur scolarité.