Une commémoration historique
Le 6 novembre 1975, 350 000 Marocains ont entamé la « Marche verte ».
Le roi Hassan II avait lancé cet appel pour affirmer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Cette mobilisation symbolisait le début d’un long conflit avec le Front Polisario.
Cinquante ans plus tard, la crise reste irrésolue.
Cependant, une récente décision de l’ONU change profondément la donne diplomatique.
Une évolution majeure de la position onusienne
L’ONU vient d’adopter une résolution favorable au Maroc.
Cette décision marque un tournant, car en 1975, l’organisation critiquait la Marche verte.
Aujourd’hui, elle semble valider la thèse marocaine de l’autonomie.
Cette évolution constitue une victoire diplomatique importante pour Rabat.
Elle remet aussi en question la doctrine onusienne du droit à l’autodétermination.
Le référendum désormais marginalisé
Le texte voté le 31 octobre évoque encore l’autodétermination.
Mais, dans les faits, le référendum est désormais relégué au second plan.
Ce glissement s’inscrit dans une tendance internationale amorcée depuis 2020.
Cette année-là, Donald Trump avait reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Depuis, plusieurs États occidentaux ont suivi cette position.
Selon le chercheur Adlène Mohamedi, cette évolution contourne le droit international.
Il souligne que la résolution reflète les positions américaines et françaises.
Ainsi, les mêmes problèmes persistent malgré ce changement diplomatique.
Un dialogue encore incertain
Cette résolution pourrait relancer le dialogue entre Rabat et le Polisario.
Pourtant, les discussions restent suspendues depuis plusieurs années.
Mohamed Yeslem Bessat, ministre sahraoui des Affaires étrangères, reste prudent.
Il affirme vouloir dialoguer, mais seulement si toutes les options sont envisagées.
Il critique les médiateurs qui soutiennent ouvertement le Maroc.
Selon lui, cette partialité empêche une paix durable dans la région.
Il estime que l’appui américain à Rabat complique davantage la situation.
Le rôle ambigu de l’Algérie
L’Algérie, principal soutien du Polisario, se trouve aujourd’hui dans une position délicate.
Elle a défendu les Sahraouis à l’ONU, mais s’est abstenue lors du vote.
Certains observateurs y voient une stratégie d’évitement face aux États-Unis.
Affaiblie diplomatiquement, Alger cherche à renforcer ses liens avec Washington.
Elle tente aussi de suivre l’évolution des relations entre Rabat et Moscou.
Cette nouvelle donne pourrait l’inciter à réviser sa politique régionale.
Un rapprochement avec le Maroc ou une neutralité accrue restent envisageables.
Une paix encore lointaine
Malgré cette avancée diplomatique, la paix reste hors de portée.
Les tensions entre le Maroc, le Polisario et l’Algérie demeurent vives.
Le Sahara occidental reste au cœur d’un bras de fer politique et idéologique.
L’ONU, malgré son évolution, peine toujours à imposer une solution durable.

