Le Sénégal avance dans sa quête de souveraineté énergétique avec un projet d’envergure. Ce dernier vise à transporter du gaz naturel sur 400 kilomètres grâce à un réseau de canalisations modernes. Le coût total de cette initiative stratégique s’élève à 650 milliards de francs CFA, soit environ un milliard d’euros. Ces chiffres ont été confirmés par Pape Momar Lô, directeur général du Réseau gazier du Sénégal (RGS).
Un projet structurant en plusieurs phases
Lors d’un point de presse organisé après la signature d’un protocole d’accord entre APIX SA et le Réseau gazier du Sénégal, M. Lô a fourni des détails sur le projet. Il a expliqué que le premier segment est actuellement en phase de passation de marché. Ce tronçon nécessitera un budget de 200 milliards de FCFA. Les travaux pour les segments restants commenceront dès 2025, marquant ainsi une étape importante dans le déploiement du réseau.
L’importance du partenariat entre APIX et le Réseau gazier
Bakary Séga Bathily, directeur général de l’APIX, a souligné la valeur stratégique de ce partenariat. Celui-ci vise à garantir une gestion efficace des terrains nécessaires à la construction du gazoduc. Les défis liés à l’expropriation et à la gestion foncière sont au cœur des préoccupations. Le protocole prévoit également de minimiser les impacts sur les communautés locales tout en assurant une exécution fluide du projet.
Une transition énergétique ambitieuse
Le réseau gazier s’inscrit dans une vision globale d’amélioration de l’accès à une énergie fiable et abordable. Ce projet vise à remplacer le charbon et le fuel utilisés dans les centrales électriques par du gaz naturel. Cette transition permettra de réduire considérablement les coûts énergétiques et les émissions de CO₂. À l’horizon 2050, les émissions de dioxyde de carbone pourraient diminuer de 30 millions de tonnes.
« Ce projet est une étape cruciale dans la transition énergétique du Sénégal », a déclaré Pape Momar Lô. Il a ajouté que ce projet incarne un engagement collectif en faveur d’un avenir durable pour le pays.
Les défis sociaux et environnementaux
Le préfet de Saint-Louis, Abou Sow, a mis en lumière les défis sociaux liés à ce projet. Il a particulièrement évoqué la nécessité de bien gérer la réinstallation des familles affectées par le tracé du gazoduc. Selon lui, les plans de relogement doivent prendre en compte les réalités culturelles et les structures familiales sénégalaises.
« Déplacer une concession familiale établie depuis des décennies pour la remplacer par une maison unique pourrait poser des problèmes », a-t-il averti. Il a également encouragé les populations locales à s’approprier ce projet, en soulignant son importance nationale.
Une avancée vers l’autonomie énergétique
Ce projet représente une avancée majeure dans la stratégie énergétique du Sénégal. En réduisant sa dépendance aux énergies fossiles importées, le pays pourra renforcer son économie et participer à la lutte contre le changement climatique.
Avec un budget ambitieux et une portée stratégique, ce projet promet de positionner le Sénégal comme un modèle d’innovation énergétique en Afrique. En même temps, il entend relever les défis sociaux et environnementaux liés à son déploiement, pour garantir un développement durable.
