Dans plusieurs hôpitaux du Sénégal, le manque criant de couveuses continue de provoquer des drames. Chaque année, des dizaines de bébés prématurés perdent la vie faute de prise en charge adaptée, révélant les failles du système de néonatologie.

Les cris étouffés des nourrissons prématurés ne trouvent parfois aucun écho dans les services de néonatalogie des hôpitaux publics sénégalais. Le pays fait face à un déficit alarmant en couveuses, ces équipements vitaux pour maintenir en vie les nouveau-nés fragiles.

Dans certains centres hospitaliers, un seul appareil fonctionne pour des dizaines de bébés. Dans d’autres, les pannes prolongées ou l’absence totale de couveuses obligent les soignants à improviser, parfois en installant des lampes chauffantes de fortune. Ces conditions précaires entraînent des complications graves comme l’hypothermie, les infections, ou encore l’insuffisance respiratoire.

« Nous faisons de notre mieux, mais sans matériel, nous perdons des enfants que nous aurions pu sauver », confie une sage-femme d’un hôpital régional sous couvert d’anonymat.

Les statistiques de la Direction de la santé de la mère et de l’enfant sont préoccupantes : la mortalité néonatale reste élevée, avec près de 20 décès pour 1 000 naissances vivantes, selon les dernières données disponibles. Une proportion importante de ces décès survient dans les premières 72 heures de vie.

Le problème ne tient pas seulement au manque d’équipements, mais aussi à l’entretien et à la maintenance. De nombreuses couveuses offertes par des partenaires techniques ou des ONG tombent en panne quelques mois après leur installation, faute de techniciens qualifiés ou de pièces de rechange.

Face à cette situation, les professionnels de santé appellent l’État à agir. Ils réclament un plan national d’équipement et de modernisation des services de néonatalogie, incluant un volet de formation continue pour le personnel médical.

Des initiatives locales tentent de combler le vide. À Dakar et Thiès, des fondations privées collectent des fonds pour acheter et distribuer des couveuses. Mais ces efforts, bien que salutaires, ne suffisent pas à couvrir les besoins du pays.

Protéger la vie des nouveau-nés, c’est garantir l’avenir du Sénégal. Pour cela, il devient urgent que les autorités placent la santé néonatale parmi les priorités budgétaires et stratégiques.

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