À Soueïda, bastion druze du sud de la Syrie, des affrontements meurtriers ont récemment éclaté entre tribus bédouines et combattants locaux. Ces violences ont provoqué la mort de 37 personnes, aggravant ainsi un climat déjà fragile et instable.

Les affrontements relancent les violences intercommunautaires

Dimanche 13 juillet, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a annoncé que les combats avaient coûté la vie à 37 personnes : 27 Druzes, dont deux enfants, et 10 Bédouins. En parallèle, près de cinquante autres personnes ont été blessées.

Dès le déclenchement des heurts, les combats ont replongé Soueïda dans une tension extrême. En effet, il s’agit des affrontements les plus sanglants entre les deux communautés depuis les violences d’avril et mai derniers. À cette époque, les forces de sécurité syriennes avaient déjà affronté des groupes armés druzes, causant plusieurs dizaines de morts.

Le quartier de Maqus, épicentre des combats

Selon le site d’information local Sweida 24, les échanges de tirs se sont concentrés dans le quartier de Maqus, à l’est de la ville. Très vite, les autorités ont réagi : elles ont fermé la route reliant Damas à Soueïda pour des raisons de sécurité, et envoyé des renforts militaires sur place pour contenir l’escalade.

Par ailleurs, l’agence de presse officielle Sana a confirmé l’envoi de troupes, dans une tentative d’apaisement des tensions.

Multiplication des appels au calme

Face à la gravité de la situation, le gouverneur de Soueïda, Moustapha al-Bakur, a appelé les habitants à faire preuve de retenue. De leur côté, plusieurs notables et chefs religieux druzes ont exhorté à la désescalade, tout en demandant une action plus ferme de l’État.

Il faut rappeler que Soueïda, peuplée d’environ 700 000 habitants, abrite la principale communauté druze de Syrie. Historiquement, les relations entre les Druzes et les tribus bédouines y sont souvent tendues, marquées par des épisodes de violence sporadique.

Un équilibre fragile mis à mal

Depuis la chute du président Bachar el-Assad en décembre dernier et l’arrivée au pouvoir de nouvelles autorités islamistes, l’incertitude plane sur l’avenir des minorités religieuses, dont les Druzes. Des responsables locaux ont conclu des accords après les violences du printemps pour intégrer certains combattants dans les nouvelles structures de pouvoir, mais ces efforts semblent aujourd’hui compromis.

Ainsi, les récents affrontements remettent en question cet équilibre fragile. Ils ravivent la crainte d’une spirale de violences durables dans une région aussi sensible que stratégique du sud syrien.

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