Une tradition culinaire à forte charge symbolique
À chaque Tabaski, les retrouvailles familiales s’accompagnent de rituels culinaires. Parmi eux, la dégustation des testicules de mouton, appelés « rognons blancs », intrigue autant qu’elle divise. Consommés surtout par les enfants, ces abats incarnent une forme de transmission culturelle. Mais que valent-ils vraiment sur le plan nutritionnel ?
Un intérêt nutritionnel modeste
D’un point de vue scientifique, les testicules de mouton n’ont rien d’exceptionnel. « Le corps ne fait pas de différence entre testicule et cuisse : c’est de la viande », affirme Keba Tamba, nutrithérapeute. Comme d’autres abats, ils contiennent des protéines, du fer, du zinc et de la vitamine B12. Toutefois, leur consommation reste ponctuelle, donc leur impact sur la santé est limité.
Aucune vertu aphrodisiaque prouvée
Par ailleurs, la croyance populaire selon laquelle les testicules boosteraient la virilité est infondée. Si cette idée traverse plusieurs cultures, aucune étude ne confirme cet effet. « Manger un organe ne renforce pas ses fonctions dans le corps humain », tranche la médecine moderne. Ainsi, le mythe aphrodisiaque ne repose sur aucun fondement scientifique.
Ni trop gras, ni dangereux
Contrairement aux idées reçues, ces organes ne sont pas plus gras que d’autres morceaux comme les côtelettes. Leur teneur en graisses dépend surtout de l’alimentation de l’animal et du mode de cuisson. Mieux encore, ils ne présentent pas de risques accrus pour les hypertendus, à condition d’être consommés avec modération.
Une pratique en perte de vitesse
Aujourd’hui, cette tradition décline, surtout en milieu urbain. À Dakar, le dépeçage est souvent confié à des bouchers. Résultat : les enfants n’ont plus forcément accès aux « rognons blancs ». « C’est peut-être encore courant dans les zones rurales », note Keba Tamba, qui y voit une pratique plus symbolique que nutritive.
Adapté à certains régimes… sous conditions
En revanche, ces abats peuvent s’intégrer dans des régimes comme le cétogène, grâce à leur faible teneur en glucides. Cependant, leur richesse en cholestérol impose des précautions. Bien cuits et consommés avec modération, ils restent sans danger.
Une tradition identitaire plus que nutritionnelle
Au final, manger les testicules de mouton à Tabaski dépasse la simple logique nutritionnelle. C’est un acte de transmission, un marqueur culturel. Même si cette pratique devient marginale, elle conserve une forte valeur symbolique, notamment pour les plus jeunes.