Au lendemain de la Tabaski, les rues de nombreuses villes sénégalaises, notamment Dakar, se couvrent de déchets issus des sacrifices rituels. Peaux, viscères, emballages plastiques, cendres… Ces résidus posent un sérieux problème de salubrité publique. Malgré les efforts des collectivités, la gestion post-Tabaski reste un défi environnemental majeur.
La fête de l’Aïd-el-Kébir, appelée Tabaski au Sénégal, mobilise des millions de citoyens autour du sacrifice rituel du mouton. Si cette célébration religieuse revêt une importance capitale sur le plan social et spirituel, elle entraîne également une explosion de déchets organiques et plastiques difficile à contenir.
Dès les premières heures suivant la prière, les abattages massifs s’effectuent dans les quartiers, parfois sans mesures sanitaires adaptées. Peaux, entrailles, ossements et sacs en plastique se retrouvent souvent dans les caniveaux ou au bord des routes. À Dakar, Pikine, Guédiawaye ou encore Rufisque, les tas d’ordures s’accumulent rapidement, causant des nuisances olfactives et des risques sanitaires.
Les communes et les structures de nettoiement, comme l’Unité de Coordination de la Gestion des Déchets solides (UCG), déploient des équipes spéciales. Camions-bennes, balayeurs et nettoyeurs s’activent durant plusieurs jours pour assainir les espaces publics. Mais les moyens humains et logistiques restent souvent insuffisants face à l’ampleur des déchets générés en quelques heures.
Pour améliorer cette situation, les autorités locales lancent chaque année des campagnes de sensibilisation, invitant les citoyens à utiliser des points de collecte désignés. Certains quartiers créent même des comités de gestion post-Tabaski, avec l’aide des ASC et des jeunes bénévoles.
Des initiatives écologiques émergent aussi : des start-up locales collectent les peaux de moutons pour les transformer en cuir, tandis que d’autres expérimentent le compostage des déchets organiques. Mais ces solutions restent encore limitées à petite échelle.
La gestion post-Tabaski nécessite donc une planification plus rigoureuse. Il faut renforcer la communication citoyenne, multiplier les points de collecte, réglementer les abattages, et surtout impliquer tous les acteurs – ménages, collectivités, services de l’État et entreprises privées. Une Tabaski propre est possible, mais elle demande un effort collectif.