Une mesure contestée dès son adoption

La nouvelle taxe sur le mobile money, votée par l’Assemblée nationale, divise profondément.
L’économiste-statisticien Babacar Gaye y voit une mesure inefficace et contre-productive.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, il avertit sur ses effets économiques néfastes.

Une incohérence avec l’inclusion financière

Selon lui, cette taxe contredit les efforts du Sénégal pour élargir l’inclusion financière.
« Le pays progresse dans la bancarisation, mais taxe le digital », déplore-t-il.
Cette politique risque d’inverser les avancées récentes et de freiner l’usage du numérique.

Le retour annoncé du paiement en espèces

Babacar Gaye anticipe une baisse de l’utilisation du mobile money.
Les consommateurs chercheront à éviter les coûts supplémentaires.
« Beaucoup préféreront payer cash plutôt que par mobile money », explique-t-il.

L’absence d’une étude d’impact

L’économiste critique le manque d’analyse préalable.
« Il fallait une étude ex-ante pour mesurer les effets économiques », insiste-t-il.
Selon lui, cette précipitation révèle un manque de rigueur dans la décision publique.

Une taxe bientôt dépassée ?

L’expert estime que la future plateforme d’interopérabilité de la BCEAO changera la donne.
« La BCEAO va dominer le marché. Les opérateurs mobile money disparaîtront », prédit-il.
Cette évolution rendra la taxe obsolète à court terme.

Un risque social grandissant

Babacar Gaye alerte sur les conséquences sociales de cette mesure.
« Le pouvoir d’achat s’effondre. Des tensions risquent d’éclater », prévient-il.
Il conclut que l’État sera bientôt contraint de reculer face à la pression populaire.

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