Interpellé à la frontière sénégalo-gambienne, Th. A. Tall, fils du khalife général de la famille omarienne, est au cœur d’une affaire d’escroquerie portant sur une transaction d’or à plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Malgré son inculpation pour association de malfaiteurs et escroquerie, il nie toute implication et bénéficie d’un contrôle judiciaire.
L’affaire, menée dans une discrétion absolue, a pris une tournure judiciaire ce week-end. Th. A. Tall, fils du khalife général de la puissante famille omarienne, a été arrêté samedi dernier à la frontière sénégalo-gambienne. Selon des sources proches de l’enquête, son interpellation entre dans le cadre d’une plainte pour escroquerie liée à une transaction d’or estimée à plus de 95 millions de francs CFA.
Conduit à la Division des investigations criminelles (Dic), Th. A. Tall a été placé en garde à vue suite à une plainte déposée par un homme d’affaires, M. Sarr. Ce dernier l’accuse d’avoir joué un rôle central dans une vente d’or dont la marchandise se serait révélée fausse après expertise.
Au terme de l’enquête préliminaire, le mis en cause a été déféré devant le parquet financier. Le dossier a ensuite été confié au juge du 3e cabinet d’instruction, qui l’a inculpé pour association de malfaiteurs et escroquerie, tout en estimant que le dossier soulevait des contestations sérieuses. Le magistrat a ainsi décidé de le placer sous contrôle judiciaire, écartant pour l’instant une détention provisoire.
Face aux accusations, Th. A. Tall rejette toute implication directe dans la transaction frauduleuse. Il affirme n’avoir agi qu’en tant que médiateur entre le vendeur, un certain L. Diallo, et l’acheteur M. Sarr. Il soutient que son rôle se limitait à apaiser les tensions entre les deux parties, notamment lors de leur rencontre dans un hôtel de la place, avant que des tests ne soient effectués sur l’or.
Selon sa version, le métal précieux aurait été envoyé à Dubaï pour une expertise approfondie. Ce n’est que cinq jours plus tard, indique-t-il, que M. Sarr aurait reçu l’information selon laquelle l’or était faux.
Les avocats de Th. A. Tall, Mes Borssou Pouye, Marème Datt et Alioune Badara Ndiaye, ont introduit une demande de mise en liberté provisoire. Ils invoquent l’absence de preuves formelles liant leur client à une escroquerie organisée. « La partie civile n’a produit ni contre-expertise formelle ni preuve de l’existence d’un réseau structuré ou d’associés identifiables dans l’opération », ont-ils argumenté.
L’affaire, sensible en raison du statut du mis en cause, promet de connaître des rebondissements dans les semaines à venir, à mesure que l’instruction judiciaire se poursuit.