Samedi, des affrontements violents entre partisans et opposants au régime d’Asmara à Tel-Aviv ont tué deux Érythréens et blessé huit autres. Ces heurts font écho à ceux de septembre 2023, qui avaient également secoué la ville où vivent des milliers de demandeurs d’asile érythréens, fuyant le régime autoritaire d’Issaias Afeworki. La situation relance le débat sur la politique migratoire d’Israël à l’égard des réfugiés érythréens.
Tel-Aviv a de nouveau été le théâtre de violents affrontements samedi, opposant des Érythréens pro-régime à leurs compatriotes opposés au gouvernement d’Issaias Afeworki. La police israélienne a confirmé que deux Érythréens ont été tués et que huit autres ont été blessés dans ces heurts.Selon des sources médiatiques locales, les victimes auraient succombé à des coups de couteau, bien que la police n’ait pas encore précisé les circonstances exactes de ces décès.
Ces violences ne sont pas les premières du genre. En septembre 2023, des affrontements similaires avaient éclaté à Tel-Aviv, causant des dizaines de blessés, dont certains par balles lorsque la police israélienne était intervenue pour disperser les foules.
Les milliers de demandeurs d’asile érythréens vivant en Israël, principalement à Tel-Aviv, ont pour la plupart traversé illégalement la frontière en provenance du Sinaï égyptien. Ils vivent souvent dans des conditions précaires dans les quartiers défavorisés de la ville, tout en portant avec eux les divisions politiques profondes qui caractérisent leur pays d’origine.
Le président Issaias Afeworki dirige l’Érythrée d’une main de fer depuis 1993, souvent comparée à la Corée du Nord en raison de la répression extrême, des violations des droits humains et de l’absence de libertés. Cette oppression pousse des milliers d’Érythréens à fuir chaque année, mais les tensions politiques continuent de les suivre à l’étranger, provoquant des affrontements comme ceux observés en Israël.
Suite aux violences de 2023, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait envisagé d’expulser jusqu’à un millier de réfugiés érythréens vers leur pays d’origine. Ces mesures avaient suscité un débat intense au sein de la société israélienne, certains plaidant pour une réponse plus humanitaire face à la crise des réfugiés, tandis que d’autres soutenaient des actions plus fermes pour limiter l’immigration illégale.
Les récents événements relancent ce débat. L’instabilité qui découle de ces divisions au sein de la communauté érythréenne en Israël met en lumière les difficultés d’intégration des réfugiés dans un contexte de crise politique et sociale.
Les affrontements violents entre Érythréens à Tel-Aviv, qui ont conduit à la mort de deux personnes, illustrent les tensions persistantes qui subsistent au sein de cette communauté de réfugiés. Ces événements placent à nouveau la politique migratoire israélienne sous le feu des projecteurs, alors que le gouvernement doit jongler entre sécurité, intégration et respect des droits humains dans un climat de violence croissante.
